Plusieurs marches seront organisées ce week-end dans le monde contre les activités du groupe américain Monsanto et d’autres géants de l’agrochimie, pour réclamer un autre modèle agricole, ont indiqué mardi les organisateurs.
Des marches sont aussi annoncées à Hambourg, Bâle, Porto, Toronto, Austin, San Diego, Santiago du Chili ou Perth. A Paris, la manifestation partira à 14h de République pour rejoindre la place Stalingrad. Une trentaine d’autres sont prévues dans l’Hexagone, à l’appel d’un collectif d’une centaine d’ONG nationales et locales (Greenpeace, Fondation Good Planet, Réseau Action climat, AMAP, Appel des coquelicots, etc.).
L’événement, organisé depuis 2013, se déroule cette année dans un contexte particulièrement défavorable pour Monsanto, objet de 13 400 plaintes pour les seuls États-Unis et encore condamné lundi à verser 2 milliards de dollars à un couple d’Américains atteints de cancer. En outre, Monsanto se trouve au cœur d’une nouvelle affaire après la révélation la semaine dernière du fichage de centaines de personnes, dont des journalistes, concernant leur position sur les OGM notamment. Après avoir présenté dimanche ses excuses, Bayer a indiqué lundi que ce type de fichiers existait « très probablement » dans d’autres pays européens que la France. Les documents en question datent de 2016, avant le rachat de Monsanto par le groupe allemand.
L’agent orange de la guerre du Vietnam
« Nous visons Monsanto-Bayer comme symbole des multinationales de l’agrochimie », a expliqué Anastasia Magat, du collectif Combat Monsanto. « Ce que nous dénonçons c’est la marchandisation du vivant, l’écocide généré par les phytosanitaires, les politiques douteuses de lobbying. Nous exigeons réparation pour les victimes, et réclamons un autre modèle agricole ». « On parle beaucoup d’écologie dans la campagne des européennes, mais le temps des promesses est fini, on veut des actes », a-t-elle ajouté : recul des pesticides de synthèse, réglementation des pratiques de lobbying, indemnisation des victimes…
La première des marches annuelles avait eu lieu en 2013, aux États-Unis, en France ou encore en Inde. A l’origine de la colère, les pratiques de lobbying de Monsanto lors d’une campagne référendaire en Californie sur l’étiquetage des produits contenant des OGM.
Samedi, des associations de soutien aux victimes vietnamiennes de l’agent orange seront aussi du défilé parisien, qui se veut « festif et revendicatif ». Ce défoliant, produit notamment par Monsanto et utilisé par l’armée américaine contre la guérilla communiste durant la guerre du Vietnam, y a fait 4,8 millions de victimes, y compris parmi les enfants nés depuis le conflit, selon les autorités du pays – qui ont d’ailleurs décidé mi-avril d’interdire le glyphosate, herbicide controversé mis au point par Monsanto et tombé depuis 2000 dans le domaine public.
LQ/AFP