Accueil | Monde | Nigeria : 22 morts dans un attentat suicide dans une mosquée

Nigeria : 22 morts dans un attentat suicide dans une mosquée


Des destructions causées par des attaques de Boko Haram aux environs de Maiduguri, le 6 février 2016, dans l'Etat de Borno au Nigeria. (Photo : AFP)

Deux femmes déguisées en hommes se sont fait exploser, tuant au moins 22 personnes et blessant 35 autres mercredi lors de la prière du matin dans une mosquée de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, ont annoncé des responsables des secours.

L’attentat s’est produit à 05h30 (04h30 GMT) dans le quartier Molai de la ville, qui est régulièrement la cible des islamistes de Boko Haram. Le porte-parole de l’Agence de gestion des urgences de l’Etat de Borno, Abdullahi Omar, a confirmé l’attaque : «Il y a eu une explosion dans la mosquée de Molai, à la périphérie de la ville». Ce lieu de culte avait déjà été le théâtre d’un attentat le 15 octobre dernier qui avait fait 30 morts et 32 blessés.

«Nous attendons le retour de notre équipe et de leur compte-rendu avant de pouvoir faire une quelconque déclaration», a ajouté M. Omar. Une autre source parmi les secouristes a toutefois donné des détails sur les circonstances de l’attaque. «Ce matin, deux femmes déguisées en homme sont arrivées à la mosquée juste avant les fidèles: l’une d’elles est entrée et s’est mêlée à la foule et quand les fidèles se sont levés pour les prières, elle a déclenché ses explosifs, tuant plusieurs personnes».

«Alors que les fidèles tentaient de fuir, la deuxième femme qui attendait à l’extérieur de la mosquée s’est précipitée au milieu d’eux et a actionné ses explosifs», a poursuivi la même source, selon laquelle «les secours travaillent encore et pour le moment le bilan est de 22 morts et 35 blessés». Cette source, qui a requis l’anonymat en l’absence d’autorisation pour parler aux médias, a précisé que les kamikazes avaient été identifiées comme des femmes par les rescapés et des preuves retrouvées par les secouristes.

Cet attentat porte la marque des islamistes de Boko Haram, qui visent régulièrement des cibles civiles comme les mosquées, les marchés, les arrêts de bus. Maiduguri, où le mouvement islamiste était apparu en 2002 avant de déclencher en 2009 une insurrection qui a fait depuis 17 000 morts, était relativement calme ces derniers mois en raison de mesures sécuritaires et d’une contre-offensive soutenue des autorités l’an passé. Le Nigeria a déclaré que les rebelles, qui ont fait allégeance à l’Etat islamique (EI), avaient été «techniquement» vaincus, malgré des attaques régulières dans l’Etat de BornO et au Cameroun voisin.

Le 31 janvier, au moins 85 personnes avaient été tuées dans le village de Dalori, à seulement 12 kilomètres de Maiduguri, et le 10 février, ce sont 58 morts qui étaient à déplorer dans l’attaque d’un camp de déplacés à 90 km de la même ville par deux femmes kamikazes. La dernière attaque à Maiduguri même remonte au 22 novembre: un kamikaze s’était fait sauter parmi une foule de femmes et d’enfants venus chercher refuge, tuant huit personnes.

Le Quotidien/AFP