Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a appelé, ce mardi 8 octobre, les Libanais à « sauver » leur pays en le libérant « du Hezbollah », menaçant en cas contraire le pays du Cèdre de connaître « des destructions et des souffrances comme celles que nous voyons à Gaza ».
« Nous avons éliminé [Hassan] Nasrallah [chef du Hezbollah tué le 27 septembre dans une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth] et le remplaçant de Nasrallah et le remplaçant de son remplaçant », a également affirmé Benjamin Netanyahu dans un message vidéo en anglais, sans fournir de noms.
La veille, lors du premier anniversaire de l’attaque meurtrière du Hamas contre le territoire israélien, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a promis de poursuivre le combat jusqu’à la victoire contre le Hezbollah libanais et contre le mouvement islamiste palestinien, tous deux soutenus par l’Iran.
Le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, a affirmé ce mardi que le Hezbollah était désormais « une organisation meurtrie et brisée », après les intenses frappes israéliennes qui l’ont visé. Malgré les coups infligés au Hamas et au Hezbollah, dont les chefs ont été tués, ces mouvements continuent de tirer des roquettes contre Israël, frontalier au sud avec la bande de Gaza et au nord avec le Liban.
L’armée israélienne a annoncé que la 146e division avait commencé lundi « des opérations limitées et localisées contre des cibles et infrastructures terroristes du Hezbollah dans le sud-ouest du Liban », bordant la Méditerranée.
Cette division est la quatrième qu’Israël déploie depuis le début, le 30 septembre, de son offensive terrestre dans le sud du Liban, une région dont l’armée israélienne s’était retirée en 2000 après 22 ans d’occupation.
Dans la ville côtière de Saïda, à 40 kilomètres au sud de Beyrouth, les bateaux de pêche et les quelques embarcations sont restées à quai, au lendemain de l’appel lundi d’Israël à éviter la côte sud.
« Nous sommes des pêcheurs sans autre source de revenus et maintenant tout notre travail est arrêté », a témoigné Hamza Sonbol, un pêcheur.
Dans le même temps, Israël a mené des frappes aériennes sur le sud et l’est du Liban, ainsi que sur la banlieue sud de Beyrouth, les trois bastions du Hezbollah.
Le mouvement islamiste a lui revendiqué des tirs de roquettes sur des sites militaires ainsi que sur la ville de Haïfa, dans le nord d’Israël. Environ 85 projectiles ont été tirés, d’après l’armée israélienne. La plupart des roquettes sont régulièrement interceptées.
Le Hezbollah a également affirmé avoir repoussé des soldats israéliens « infiltrés » dans le sud du Liban près d’une position de la Finul, la force de maintien de la paix de l’ONU.
« Mission sacrée »
« Nos capacités sont bonnes, contrairement à ce que dit l’ennemi qui prétend nous avoir affaiblis », a assuré Naïm Qassem, le numéro deux du Hezbollah, dans une allocution télévisée.
Selon lui, la direction du mouvement est « parfaitement organisée » malgré les frappes israéliennes « douloureuses », allusion à la mort de plusieurs chefs du Hezbollah dont son numéro un, Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre dans un raid israélien sur la banlieue sud de Beyrouth.
Après avoir affaibli le Hamas lors d’une offensive dévastatrice lancée à Gaza en représailles à l’attaque du 7 octobre 2023, l’armée israélienne a déplacé à la mi-septembre l’essentiel de ses opérations au Liban, contre le Hezbollah.
Israël cherche à éloigner le Hezbollah des zones frontalières du sud du Liban et à faire cesser ses tirs de roquettes vers le nord d’Israël pour permettre le retour dans cette région des quelque 60.000 habitants déplacés.
L’engrenage des violences transfrontalières pendant un an a tourné le 23 septembre à la guerre ouverte, quand Israël a lancé une campagne de bombardements massifs sur les fiefs du Hezbollah au Liban.
Depuis octobre 2023, plus de 2 000 personnes ont été tuées au Liban, dont plus de 1 110 depuis le 23 septembre, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels. Plus d’un million de personnes ont été déplacées.
L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.
Sur les 251 personnes enlevées, 97 sont toujours détenues à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.
Dans la bande de Gaza, assiégée et en proie à un désastre humanitaire, la Défense civile a annoncé ce mardi la mort de 17 Palestiniens, dont des enfants, dans une frappe sur une maison à Bureij, dans le centre. « C’était comme un tremblement de terre. Tous les gens ici sont des civils et des enfants ! », s’est exclamé Mohamed Abou Khader au milieu des destructions. « Nous voulons que la guerre s’arrête. Nous en avons assez des massacres. »
Au moins 41 965 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils, dans l’offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
La guerre contre le Hamas et le Hezbollah s’accompagne d’une escalade entre l’Iran et Israël, qui a dit préparer une réponse à l’attaque lancée par Téhéran avec 200 missiles, le 1er octobre, contre son territoire. « Toute attaque contre les infrastructures iraniennes entraînera une réponse plus forte », a prévenu le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi.
Selon Téhéran, l’attaque du 1er octobre était une riposte à l’assassinat d’Hassan Nasrallah et à celui, le 31 juillet à Téhéran, du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans une attaque imputée à Israël.
Les dirigeants occidentaux soulignent le droit d’Israël à se défendre, tout en affirmant le droit des Palestiniens à un État et la nécessité de mettre fin à l’occupation israélienne des territoires palestiniens.