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Netanyahu accusé de vouloir « provoquer » une « troisième intifada »


"M. Netanyahu a élargi le spectre du conflit (...) à une guerre sans fin avec les musulmans dans le monde entier", a déclaré le ministre palestinien des Affaires étrangères, Ryad al-Malki. (photo AFP)

Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Ryad al-Malki, a accusé lundi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de chercher à « provoquer » une troisième intifada dans un contexte de regain de violence en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés.

« Netanyahu veut provoquer une troisième intifada. Netanyahu veut détourner l’attention des problèmes qu’il rencontre sur les scènes politique et diplomatique, où il a misérablement échoué », a-t-il déclaré en marge d’une conférence de presse à Vienne. Selon M. al-Malki, le dirigeant israélien a commis une « grave erreur » en rompant le statu quo concernant l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, troisième lieu saint de l’islam, investi selon les Palestiniens par un nombre croissant de visiteurs juifs.

« M. Netanyahu a élargi le spectre du conflit pour le faire passer d’un conflit politique limité avec les Palestiniens, susceptible de trouver une solution politique, à une guerre sans fin avec les musulmans dans le monde entier », a-t-il dit lors de la conférence de presse. Toutefois, à ce stade, il est encore « prématuré d’évoquer un contexte de troisième intifada », a estimé M. al-Malki. « Je crois qu’il existe toujours une possibilité de contrôler la situation, si Netanyahu collabore » en ce sens, a-t-il assuré.

Le dirigeant israélien « doit mettre fin aux violations du statu quo ante à la mosquée Al-Aqsa, conformément au droit international », a souligné le chef de la diplomatie palestinienne.

« Si nous recevons de l’autre partie une indication selon laquelle elle est également prête à apaiser la situation, nous y sommes prêts », a assuré le ministre. Mais à défaut d’un tel geste, « nous ne le pouvons pas, sinon nous serions considérés comme des collaborateurs par notre propre peuple », a-t-il martelé.

Israël et les Territoires palestiniens connaissent depuis une douzaine de jours une vague de violences qui fait redouter un troisième soulèvement populaire palestinien après ceux qui ont fait des milliers de morts en 1987-1993 et 2000-2005.

Les chefs de la diplomatie américaine John Kerry et européenne Federica Mogherini se sont entretenus séparément à ce sujet par téléphone ces derniers jours avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

« Nous avons besoin d’une tierce partie mais Kerry et Mogherini doivent faire suivre leurs appels téléphoniques par des actions », a estimé M. al-Malki lundi.

Le chef de la diplomatie palestinienne devait assister dans l’après-midi à la première levée des couleurs des Territoires palestiniens au siège viennois de l’ONU, douze jours après une cérémonie similaire à New York.

 

AFP / S.A.