Cinq manifestants ont été tués mardi par des tirs de la police au Népal, où se durcit le mouvement de protestation contre le projet de Constitution en cours de discussion, a annoncé la police.
Quatre membres de la minorité éthnique Madhesi ont été tués dans des incidents distincts dans le sud du pays. Trois ont été tués après avoir enfreint le couvre-feu à Birgunj, à 55km de Katmandou, pour protester contre la mort d’un homme blessé par les tirs de la police lundi.
La colère monte dans le sud du Népal depuis que les membres de l’Assemblée constituante ont trouvé un premier accord en vue de rédiger une nouvelle Constitution. «Les forces de sécurité ont ouvert le feu sur les manifestants après qu’ils eurent forcé l’entrée d’une zone à accès restreint», a dit le porte-parole de la police Kamal Singh Bam.
«Trois personnes ont été tuées par balle et au moins 20 autres, dont des policiers, ont été blessés dans les heurts», a dit Bam. Un autre homme est mort à Kalaiya, non loin de Birgunj, lors de tirs de la police visant des personnes qui tentaient de mettre le feu à un poste de police, a-t-il ajouté.
Ces violences surviennent une semaine après des heurts dans le sud-ouest du pays qui ont fait huit morts parmi les policiers et tué un enfant de 18 mois, poussant le gouvernement à envoyer des renforts militaires. La nouvelle Constitution doit conclure un processus enclenché après la fin de la guérilla maoïste en 2006.
Mais le projet en discussion prévoit la création de sept provinces au grand dam de communautés historiquement marginalisées, en particulier les Madhesis, qui estiment que ce découpage va encore amoindrir leur influence politique.
Ces nouvelles victimes portent à 10 le nombre de manifestants tués dans des heurts avec la police depuis août. Le conflit avec la guérilla maoïste a fait 16 000 victimes civiles en 10 ans et abouti à la fin de la monarchie. Les négociations sur la nouvelle Constitution ont longtemps achoppé sur la question de ces frontières provinciales.
AFP/M.R