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Négociations sur le Brexit: ce que l’on sait


L'organisation de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, nécessite de la patience. (photo: dr)

Après l’approbation vendredi par les dirigeants des pays de l’Union européenne à 27 de l’ouverture de la deuxième phase de négociations avec Londres, voici ce que l’on sait sur le futur retrait britannique du bloc européen:

  • Le calendrier

Après le vote des Britanniques en faveur du Brexit lors du référendum de juin 2016, la Première ministre Theresa May a officiellement formalisé le 29 mars 2017 l’intention de son pays de quitter l’UE.

Elle a ainsi ouvert une période de tractations de deux ans avant le retrait officiel du Royaume-Uni, prévu le 29 mars 2019.

Les négociations avec Bruxelles ont commencé en juin sur trois dossiers prioritaires: les droits des citoyens européens, la facture de sortie et la frontière irlandaise.

La Commission européenne, qui mène les négociations du Brexit au nom de l’UE à 27, a estimé le 8 décembre que des « progrès suffisants » ont été atteints dans ces trois domaines.

Sa recommandation de passer aux négociations sur la relation commerciale entre l’UE et le Royaume-Uni après le Brexit a été approuvée vendredi par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE à 27.

Le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier, veut voir un accord ficelé en octobre 2018, pour donner le temps au Parlement européen et aux Parlements nationaux concernés de ratifier le texte.

  •  La transition

Lors d’un discours à Florence le 22 septembre, Theresa May a affirmé son intention de maintenir les liens actuels avec l’Europe pendant une période de transition d' »environ deux ans » après le Brexit.

Cette période d’ajustement offrirait au Royaume-Uni la possibilité de continuer à commercer librement avec le bloc européen, ce que réclament les milieux d’affaires, inquiets d’une sortie sans filet.

La libre circulation des personnes venant de l’UE serait également maintenue pendant cette période.

  • La facture

Le montant de la facture de divorce que devra régler Londres à Bruxelles n’a pas été officiellement fixée mais est estimée à plusieurs dizaines de milliards d’euros, les Britanniques évoquant 40 à 45 milliards.

Le ministre britannique chargé de la sortie de l’UE, David Davis, a cependant menacé de ne pas payer si le Royaume-Uni ne parvenait pas à conclure un accord commercial avec Bruxelles.

  • Les citoyens européens

Le 8 décembre, l’UE et le Royaume-Uni ont annoncé que les droits des plus de trois millions d’Européens vivant au Royaume-Uni et du plus d’un million d’expatriés britanniques dans l’UE seraient préservés.

Les Européens vivant au Royaume-uni pourront « continuer leur vie comme avant », a déclaré Theresa May.

  • Les échanges commerciaux

Theresa May martèle que le Royaume-Uni doit quitter le marché unique et pouvoir négocier ses propres accords commerciaux.

A Florence, elle a appelé à faire preuve de « créativité » pour forger « un nouveau partenariat économique étroit » et exclu de rejoindre l’Espace économique européen (EEE) qui étend le marché intérieur de l’UE à la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein.

  • L’Irlande

L’UE comme le Royaume-Uni veulent protéger l’accord du Vendredi Saint, conclu en avril 1998, qui avait mis fin à 30 ans d’affrontements sanglants entre nationalistes et unionistes nord-irlandais: ils ont exclu le rétablissement d’une frontière physique entre l’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord.

Tandis que le parti unioniste nord-irlandais DUP craignait que l’Irlande du Nord ait un statut différent du reste du Royaume-Uni après la sortie de celui-ci de l’UE, Theresa May a assuré que le Royaume-Uni, Irlande du Nord incluse, quittera l’Union européenne, l’union douanière et le marché unique.

  • Négociations commerciales

Vendredi 15 décembre, les dirigeants des 27 pays demeurant dans l’UE ont approuvé l’ouverture d’une nouvelle phase des négociations, sur le futur partenariat commercial. Celle-ci ne commencera toutefois pas avant le printemps 2018, tandis que les discussions sur la période transitoire devraient être lancées en janvier.

  • Pas d’accord commercial?

Avant de perdre sa majorité absolue au Parlement lors des législatives de juin, Theresa May soutenait qu’elle préférait un retrait sans accord à un retrait avec un mauvais accord.

Elle a depuis largement adouci le ton, estimant qu’il était « dans l’intérêt de tous que les négociations aboutissent », tout en disant se préparer à l’éventualité d’un échec.

Sans nouvel accord commercial, le Royaume-Uni se verrait appliquer les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de barrières douanières et tarifaires.

Le Quotidien/ AFP