Les Européens ont décidé lundi de dépêcher le représentant de leur diplomatie Josep Borrell à Moscou début février et envisagent l’adoption de sanctions si le président russe Vladimir Poutine continue la répression contre l’opposition, ont indiqué plusieurs sources diplomatiques.
« Josep Borrell va se rendre à Moscou début février porteur d’un message clair de l’UE et il rendra compte de la situation en Russie lors de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE le 22 février », a expliqué l’un de ces diplomates.
L’Union européenne exige la libération immédiate de l’opposant Alexeï Navalny et de ses partisans arrêtés lors des manifestations samedi en Russie. L’adoption de sanctions a été discutée lundi par les ministres des Affaires étrangères, mais ils ont jugé « prématuré » de recourir à cette option, a souligné l’un d’eux. « Les sanctions sont un outil possible, mais il faut attendre de voir ce qui se passe à Moscou », selon un autre diplomate.
« L’Union européenne doit envoyer un message très clair et décisif pour dire que cela n’est pas acceptable. Nous avons un régime de sanctions pour les droits de l’homme et je pense qu’il doit être utilisé », avait soutenu lundi matin le chef de la diplomatie de la Lituanie, Gabrielus Landsbergis.
Asselborn : libérer Navalny pour « une meilleure relation »
Samedi, Josep Borrell avait condamné « les détentions massives » et « l’usage disproportionné de la force » au cours des manifestations en Russie réclamant la libération d’Alexeï Navalny. « Les principes de l’État de droit doivent également s’appliquer en Russie et nous attendons que ceux qui ont manifesté pacifiquement, et qu’il n’y a aucune raison de détenir, soient également libérés immédiatement », a insisté le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas.
Les Européens exigent depuis une semaine la libération d’Alexeï Navalny, arrêté le 17 janvier à son retour à Moscou après avoir été soigné en Allemagne à la suite d’un empoisonnement avec un agent neurotoxique. L’UE a sanctionné plusieurs membres de l’entourage du président russe pour leur implication présumée dans cette tentative d’assassinat. Le président du Conseil européen Charles Michel avait appelé vendredi Vladimir Poutine pour demander sa libération.
« Navalny libre permettrait une nouvelle et meilleure relation entre l’Union européenne et la Russie. Nous parlerions de coopération avec la Russie aujourd’hui et demain au lieu de sanctions », a souligné le chef de la diplomatie luxembourgeoise Jean Asselborn.
LQ/AFP