L’ONG Amnesty International a appelé jeudi à des enquêtes indépendantes pour identifier les auteurs de crimes de guerre commis par les forces azerbaïdjanaises et arméniennes lors des récents combats dans le Nagorny Karabakh.
Dans un communiqué, Amnesty indique avoir analysé 22 vidéos montrant « des exécutions extra-judiciaires, des mauvais traitements subis par des prisonniers de guerre et d’autres captifs, ainsi que la profanation de corps de soldats ennemis ».
L’ONG précise avoir vérifié l’authenticité de ces enregistrements avec des tests techniques prouvant l’absence de falsification. Des blessures visibles dans les vidéos ont également été confirmées indépendamment par un expert médical, selon Amnesty.
« Les auteurs, mais aussi les officiers ayant ordonné, autorisé ou toléré ces crimes, doivent être traduits en justice », a affirmé Denis Krivocheïev, d’Amnesty International, appelant à « des enquêtes indépendantes » et « impartiales » des autorités azerbaïdjanaises et arméniennes.
Une tête décapitée sur un cadavre de porc
L’ONG cite une vidéo montrant un groupe d’hommes en uniforme militaire azerbaïdjanais tenant un prisonnier se débattant tandis qu’il est décapité au couteau. Dans une autre vidéo, la tête de la même victime a été placée sur une carcasse de porc. Selon Amnesty, il s’agit d’un civil arménien. Un autre enregistrement montre un homme attaché et bâillonné vêtu d’un uniforme de garde-frontière azerbaïdjanais. L’auteur de la vidéo s’adresse à lui en arménien, puis lui enfonce un couteau dans la gorge, selon Amnesty.
Dans une troisième vidéo, des militaires azerbaïdjanais, dont l’un porte un casque spécifique des forces spéciales, égorgent un civil identifié comme un Arménien du Nagorny Karabakh. Au total, l’ONG dit avoir authentifié douze vidéos montrant des exactions commises par les forces arméniennes, et dix par l’armée azerbaïdjanaise.
Des combats entre Bakou et les soldats de la république autoproclamée du Nagorny Karabakh, soutenus par Erevan, ont éclaté fin septembre. Les affrontements, qui ont duré six semaines, ont fait plus de 5 000 morts et se sont soldés en novembre par une défaite du Nagorny Karabakh, contraint de céder d’importants territoires.
L’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont également accusés mutuellement d’avoir bombardé des zones civiles ou employé des armes prohibées contenant du phosphore lors des combats.
LQ/AFP