Accueil | Monde | Mutilations génitales : 200 millions de victimes dans le monde

Mutilations génitales : 200 millions de victimes dans le monde


Une religieuse d'une ONG basée à Beni Sueif, à 130 km au sud du Caire, explique à des femmes chrétiennes et musulmanes les conséquences des mutilations génitales, le 19 septembre 2007 en Égypte. (Photo : AFP)

Quelque 200 millions de femmes et de filles dans le monde souffrent de mutilations génitales et la moitié d’entre elles vivent en Égypte, Éthiopie et Indonésie, selon un nouveau rapport de l’Unicef, le fonds des Nations unies pour l’enfance.

La Somalie, la Guinée et Djibouti restent les pays avec le taux de mutilation le plus élevé. Mais ce taux a régressé dans une trentaine de pays, notamment au Liberia, au Burkina Faso ou au Kenya, indique le rapport. L’ONU s’est fixé pour objectif de faire cesser cette pratique d’ici à 2030, dans le cadre des objectifs de développement adoptés par 193 pays en septembre dernier.

Parmi les 200 millions de victimes de mutilations génitales, 44 millions sont âgées de 14 ans ou moins. Dans les 30 pays où cette pratique est la plus répandue la majorité des filles ont été excisées avant l’âge de cinq ans.

«Dans des pays comme la Somalie, la Guinée et Djibouti, cette pratique est presque universelle», souligne Claudia Cappa, qui a dirigé la rédaction du rapport. Ainsi 98% des filles subissent des mutilations génitales en Somalie, 97% en Guinée et 93% à Djibouti.

Le chiffre global de 200 millions de victimes de mutilations génitales donné par l’Unicef dépasse de 70 millions la dernière estimation qui datait de 2014, notamment en raison de nouvelles données fournies par l’Indonésie. «Nous devons soutenir les efforts nationaux pour encourager l’abandon de cette pratique», souligne Claudia Cappa, qui fait état de certains progrès «dans la manière dont les communautés considèrent» cette pratique.

Ainsi, depuis 2008, plus de 15 000 communautés ont renoncé aux mutilations génitales féminines, dont 2 000 l’an dernier. Cinq pays ont adopté des lois criminalisant cette pratique: le Kenya, l’Ouganda, la Guinée-Bissau et, récemment, le Nigeria et la Gambie.

AFP