Un homme a été tué et trois autres personnes blessées mardi près de Munich en Allemagne dans une attaque au couteau. Le mobile de l’attaque est «a priori» islamiste, a indiqué le parquet.
L’attaque, perpétrée par un Allemand de 27 ans qui a été arrêté sur les lieux du crime, a eu lieu à l’aube, vers 5 heures du matin, dans une gare de S-Bahn (train interurbains) de Grafing, une petite ville au sud-est de Munich. Un homme de cinquante ans est mort de ses blessures, selon le parquet. Les autres victimes sont âgées de 58, 43 et 55 ans. «L’agresseur a fait des déclarations sur place (au moment de l’attaque) qui renvoient à une motivation politique, a priori islamiste. La nature exacte de ces déclarations est en train d’être vérifiée», a affirmé un porte-parole du parquet de la capitale bavaroise. Selon des médias locaux, citant des témoins, l’assaillant a crié «Allah est grand» en arabe.
«L’agresseur présumé a été arrêté, il n’y a plus de danger pour la population», a assuré pour sa part une porte-parole de la police, Michaela Gross, à la chaîne de télévision ntv. Selon elle, la gare a été fermée pour permettre aux enquêteurs de travailler. Un autre porte-parole a indiqué que l’individu, qui n’est pas originaire de la région, selon le parquet, n’était pas «très coopératif».
Appel à l’agression au couteau
Si le mobile de l’attaque est confirmé par l’enquête, il s’agira de la troisième du genre depuis septembre 2015 en Allemagne. Les deux précédentes avaient visé des policiers. Fin mars, une adolescente de 15 ans, ressortissante germano-marocaine, avait gravement blessé un membre des forces de l’ordre dans la gare de Hanovre à l’occasion d’un contrôle de routine dans une gare. En septembre 2015, un Irakien de 41 ans, en liberté conditionnelle après avoir purgé une peine pour appartenance à une organisation «terroriste» et un projet d’attentat contre un Premier ministre irakien en 2004, a été tué par la police après avoir blessé une policière à Berlin. Là aussi, l’arme utilisée par l’agresseur était un couteau.
L’Allemagne n’a jusqu’à présent pas été touchée par une attaque jihadiste d’ampleur, contrairement à ses voisins français et belge, mais deux combattants germanophones revendiquant leur appartenance au groupe jihadiste État islamique en Syrie ont menacé le pays et la chancelière Angela Merkel en août 2015. Ils appelaient leurs «frères et sœurs» à commettre des attentats solitaires «au couteau», pour se venger du soutien allemand à la lutte contre l’EI et de la présence de l’armée allemande en Afghanistan.
Depuis les attentats de Paris, l’Allemagne est aussi considérée comme une cible pour les jihadistes. Les autorités s’inquiètent en particulier des retours de Syrie et d’Irak de combattants formés aux armes et aguerris au combat.
Le Quotidien/AFP