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Mousson meurtrière en Inde : une centaine de morts et autant de disparus


Les sauveteurs fouillent la boue et les débris à la recherche d'une centaine de personnes toujours portées disparues. (photo AFP)

Le bilan des inondations et des glissements de terrain provoqués par les fortes pluies de mousson en Inde s’est alourdi à 127 morts dimanche, selon les autorités, les sauveteurs recherchant toujours des dizaines de disparus.

La côte ouest du pays est arrosée de précipitations torrentielles depuis jeudi et les services météorologiques indiens ont mis en garde contre de nouvelles averses au cours des prochains jours.

Dans le seul État du Maharasthra, 117 personnes ont été tuées, dont plus de 40 dans un glissement de terrain qui a frappé jeudi le village de Taliye, au sud de Bombay, la principale place financière du pays. « De nombreuses personnes ont été emportées par les eaux alors qu’elles tentaient de s’enfuir » lorsque le glissement de terrain s’est produit, a déclaré un villageois, Jayram Mahaske, dont des proches sont restés bloqués. Un autre habitant, Govind Malusare, a confié que le corps de son neveu avait été retrouvé dans les décombres de la maison familiale qui a été emportée. Mais sa mère, son frère et sa belle-sœur manquent toujours à l’appel.

Record de précipitations

Le glissement de terrain a abattu des dizaines de maisons en quelques minutes, ne laissant debout que deux structures en béton et coupant l’alimentation en électricité, ont indiqué des habitants. Les sauveteurs fouillaient la boue et les débris à la recherche de 99 autres personnes toujours portées disparues. « Toute mon équipe est engagée dans les opérations de sauvetage », a déclaré samedi Rajesh Yawale, inspecteur de la National Disaster Response Force, qui coordonne les opérations de sauvetage dans le village. Selon lui, de nombreux corps ont été emportés par les eaux et certains ont été retrouvés coincés entre des arbres en aval. Une dizaine d’autres personnes ont été tuées dans deux glissements de terrain distincts, également au sud de Bombay.

Dans certaines parties de la ville de Chiplun, toujours au sud de Bombay, le niveau de l’eau a atteint près de six mètres jeudi, après 24 heures de pluies ininterrompues qui ont submergé routes et habitations. Huit patients d’un hôpital local accueillant des malades du Covid-19 seraient morts suite à un arrêt des respirateurs dû à une coupure de courant.

Dans l’État voisin de Goa, une femme s’est noyée, a déclaré le gouvernement de l’État à l’agence Press Trust of India, dans ce que le ministre en chef Pramod Sawant a qualifié de « pires inondations depuis 1982 ». Dans les plaines côtières du Maharashtra et de Goa, le niveau des eaux est resté élevé après que les rivières sont sorties de leur lit. Des habitants terrifiés sont montés sur les toits et les étages supérieurs pour échapper aux eaux.

Inondations et glissements de terrain sont fréquents en Inde pendant la saison de la mousson (juin-septembre), qui voit souvent des bâtiments anciens s’effondrer après des jours de pluie ininterrompue. Le climatologue Roxy Mathew Koll, qui travaille pour l’Institut indien de météorologie tropicale, a expliqué qu’une conséquence des bouleversements climatiques était le réchauffement de la mer d’Arabie. La hausse des températures de l’eau fait que l’air, plus chaud, retient un taux plus élevé d’humidité, ce qui a tendance à générer des précipitations plus abondantes. Il a précisé qu’une station météo à Mahabaleshwar, au sud de Bombay, avait enregistré vendredi 594 millimètres de précipitation, un record depuis le début des relevés il y a un siècle.

LQ/AFP