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Moscou : des milliers de manifestants pour « des élections libres »


"J'ai l'impression que le pays est prisonnier et ses citoyens en otage (...) Personne ne représente les gens", dénonce un militant. (photo AFP)

Plusieurs milliers d’opposants à Vladimir Poutine se sont rassemblés samedi à Moscou pour dénoncer l’exclusion des candidats indépendants aux élections locales, le quatrième week-end consécutif de manifestation en l’absence de presque tous les leaders d’opposition, emprisonnés.

Encadré par une forte présence policière, le rassemblement à démarré sous la pluie à 14h sur l’avenue Sakharov, près du centre de la capitale russe, le seul lieu pour lequel les autorités ont donné leur accord.

Au début officiel de la manifestation, environ 7 200 personnes étaient présentes selon l’ONG Compteur Blanc, qui recense les manifestants. « A 15h, 40 000 personnes », a annoncé l’ONG sur sa page Facebook.

Dans le calme, ceux-ci portaient des pancartes sur lesquelles était écrit « Donnez-nous le droit de vote » ou « Vous nous avez assez menti », tandis que d’autres brandissaient des drapeaux russes ou les portraits d’activistes arrêtés lors des précédentes manifestations.

« Je suis outrée par cette injustice à tous les niveaux. On ne laisse pas se présenter des candidats qui ont rassemblés toutes les signatures nécessaires. On arrête les gens qui manifestent pacifiquement », a déclaré Irina Dargolts, une ingénieure de 60 ans.

« J’ai l’impression que le pays est prisonnier et ses citoyens en otage (…) Personne ne représente les gens », assure de son côté Dmitri Khobbotovski, un militant du mouvement « Russie ouverte » de l’ex-oligarque en exil Mikhaïl Khodorkovski.

Opposition muselée

Le 20 juillet, pour la dernière manifestation autorisée par les autorités locales, plus de 20 000 personnes avaient répondu à l’appel sur cette même avenue Sakharov.

Interdits, les deux rassemblements suivants se sont soldés par respectivement 1 400 et un millier d’interpellations, témoignage d’un durcissement de la répression face à la contestation.

Ce durcissement s’exprime aussi par les nombreuses perquisitions ayant visé des opposants ou de simples manifestants, l’ouverture d’une enquête pour « blanchiment » visant l’organisation du chef de file de l’opposition Alexeï Navalny, et les courtes peines d’emprisonnement auxquelles ont été condamnés presque tous ses alliés politiques.

Parmi les leaders de l’opposition libérale, seule l’avocate Lioubov Sobol était encore en liberté grâce à son enfant, la loi russe interdisant les peines de détention administratives pour les femmes ayant des enfants en bas âge. Elle a toutefois été interpellé avant la manifestation après une perquisition de la police dans son local de campagne.

LQ/AFP