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Mort du petit Aylan : 35 ans de prison requis contre deux passeurs


En septembre 2015, la photo du petit Aylan Kurdi, un Syrien de trois ans, retrouvé mort sur une plage de Bodrum en Turquie, avait fait le tour du monde, suscitant une immense émotion et la promesse politique que cela ne se reproduirait pas. Au moins 10 000 candidats à l'exil ont depuis trouvé la mort en Méditerranée. (Photo : AFP)

Des procureurs turcs ont réclamé jeudi 35 ans de prison contre deux passeurs présumés accusés d’être liés à la noyade d’Aylan, un petit Syrien dont l’image du corps échoué sur une plage turque a bouleversé le monde.

Les deux hommes, deux Syriens, sont accusés d’avoir « causé la mort par négligence délibérée » et de « trafic d’êtres humains », selon l’acte d’accusation cité par l’agence de presse progouvernementale Anatolie. La photo du petit corps d’Aylan, trois ans, retrouvé sur une plage de Turquie au mois de septembre alors que sa famille tentait de rejoindre l’Europe, avait délenché une vague d’émotion planétaire.

Le frère aîné d’Aylan, à peine plus âgé, ainsi que leur mère, ont également péri lorsque l’embarcation qui les transportait vers l’île grecque de Kos a fait naufrage. Le magazine américain Time a intégré la photo d’Aylan dans son classement annuel des 100 clichés les plus marquants de l’année dévoilé lundi. L’acte d’accusation a été envoyé à un tribunal de Bodrum, qui doit encore l’accepter, a précisé Anatolie, ajoutant que les enquêteurs cherchaient toujours à identifier six autres suspects, quatre Turcs et deux Syriens.

Depuis le début de l’année, plus de 650 000 migrants ont pris la mer depuis la Turquie pour rallier les îles grecques, a rapporté l’ONU. Sur la même période, plus de 500 d’entre eux, dont une grande majorité d’enfants, ont trouvé la mort, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ankara et Bruxelles ont conclu fin novembre un accord prévoyant une aide européenne de 3 milliards d’euros à la Turquie, qui accueille à elle seule 2,2 millions de réfugiés syriens, en échange de son engagement à mieux contrôler ses frontières et à coopérer dans la lutte contre les passeurs qui opèrent depuis son rivage.

AFP