Derek Chauvin a employé une « force létale » disproportionnée lors de l’arrestation de George Floyd, a estimé mercredi un expert témoignant au procès du policier blanc, accusé d’avoir tué le quadragénaire afro-américain.
Durant les presque dix minutes qu’il était immobilisé, le cou sous le genou de Derek Chauvin, George Floyd « était allongé sur le ventre, il était menotté, il n’essayait pas de s’échapper ni de résister », a expliqué Jody Stiger, policier à Los Angeles et spécialiste de l’usage de la force dans la police.
Selon cet expert, l’action de l’ex-agent était disproportionnée au regard du code de procédure de la police de Minneapolis.
« Un policier ne peut utiliser qu’un niveau de force proportionnel à la sévérité du crime ou au niveau de résistance d’un individu face aux policiers », a-t-il expliqué.
L’expert a admis que George Floyd avait « activement résisté » lorsque les policiers avaient voulu le faire asseoir à l’arrière d’un véhicule de police, au motif qu’il était claustrophobe.
« À ce moment-là, l’utilisation de la force était justifiée » pour qu’il obéisse aux policiers, a-t-il dit. « Mais, une fois mis au sol sur le ventre, il a lentement cessé de résister et les anciens policiers auraient dû cesser l’usage de la force. »
Utilisation de la technique appelée « obéissance par la douleur »
Jody Stiger a également suggéré que Derek Chauvin avait abusé de la force en utilisant une technique appelée « obéissance par la douleur », qui consistait à tordre les doigts et la main de George Floyd pour l’empêcher de bouger alors qu’il était déjà menotté et soumis.
Derek Chauvin, 45 ans, est accusé d’avoir tué George Floyd le 25 mai à Minneapolis en maintenant son genou sur son cou pendant plus de neuf minutes, un drame qui a suscité une vague historique de colère contre le racisme aux États-Unis.
Il plaide non coupable, affirmant avoir suivi une procédure conforme à sa formation pour maîtriser un suspect récalcitrant, tandis que son avocat assure que le quadragénaire noir est mort d’une overdose.
Lundi, le chef de la police de Minneapolis Medaria Arradondo avait accablé son ancien agent, déclarant qu’il avait « violé les règles » et « les valeurs » de la police lors de l’interpellation.
Les débats devraient se poursuivre encore environ deux semaines. Le verdict des jurés dans ce procès hors norme n’est pas attendu avant la fin avril.
LQ/AFP