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Mort de Françoise Bernard, icône de la cuisine familiale française


Françoise Bernard a "révolutionné la cuisine familiale" dès son premier livre "visionnaire" de recettes simples et pas chères (Photo AFP)

Françoise Bernard, devenue une icône de la cuisine familiale française avec son best-seller « Les recettes faciles », s’est éteinte dimanche à l’âge de 100 ans, a annoncé lundi la maison d’édition Hachette.

Née Andrée Jonquoy le 2 mars 1921 à Paris, Françoise Bernard a « révolutionné la cuisine familiale » dès son premier livre « visionnaire » de recettes simples et pas chères paru il y a presque 70 ans et sans cesse réédité depuis avec succès. « Nous garderons au sein de Hachette Livre le souvenir d’une femme élégante, simple et généreuse, et dans notre catalogue son best-seller indémodable », a déclaré Catherine Saunier-Talec, directrice d’Hachette Pratique.

L’ouvrage « Les recettes faciles » a été vendu à 1 million d’exemplaires, tandis que le cumul des ventes de toutes les éditions confondues des livres de Françoise Bernard, en France et dans le monde entier, représente environ 1,5 million d’exemplaires, a indiqué Hachette à l’AFP.

Dans une interview à l’AFP en 2012, Françoise Bernard disait que faire à manger avait été pour elle « surtout une nécessité pratique ». En sortant de la guerre, il n’y avait que « des nouilles à l’eau et au sel », se souvenait celle qui alors savait tout juste « cuire un bifteck ».

Secrétaire chez Unilever, qui vend à l’époque margarine et huiles alimentaires, elle s’ennuie « comme un rat mort » quand l’agence de publicité du groupe décide de créer en 1946 le nom de Françoise Bernard (« c’était les deux prénoms de l’année ») pour en faire leur spécialiste « fiches cuisine ».

Elle a incarné cette femme pendant 25 ans avant de leur acheter le nom et continuer une carrière à la radio, à la télévision et dans l’édition. Aidée de cuisiniers et d’une diététicienne, elle multiplie les livres de recettes, dont l’inusable « Les recettes faciles ». Elle disait s’adresser à des femmes « moyennement délurées » côté cuisine, qui travaillent, ont des enfants et peu de temps à perdre pour « nourrir les (leurs) »: « J’ai voulu les prendre par la main pour qu’elles apprennent, comme moi, la cuisine en la faisant ».

Pour ceci, elle faisait « le plus simple, le plus clair possible », s’interdisant tout jargon. « Je leur fais partager ma petite expérience, sans les écraser de ma science », disait-elle, livrant sans doute l’une des clés de son succès.

LQ/AFP