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Migrations : l’UE « ne peut pas échouer une deuxième fois »


Le vice-président de l'exécutif européen Margaritis Schinas s’est déclaré prêt, jeudi, à ce que l’UE propose une vraie politique migratoire. (photo AFP)

 « Le temps est venu » pour l’Union européenne de définir une politique commune de migration et d’asile, un sujet récurrent de dissensions entre les 27 qui va bientôt faire l’objet d’une proposition de la Commission, a indiqué jeudi à Vienne le vice-président de l’exécutif européen Margaritis Schinas.

« Le temps est venu. L’Europe ne peut pas échouer deux fois en matière de migration », a lancé le commissaire en référence à la crise migratoire de 2015 et aux divisions qu’elle a creusées parmi les États membres de l’UE. Margaritis Schinas, qui s’exprimait lors d’une réunion en Autriche de représentants de 18 États de l’UE et des Balkans consacrée à ce sujet, a rappelé que la définition d’un « pacte européen pour la migration et l’asile » était au menu de la présidence allemande de l’UE et allait bientôt faire l’objet d’une « proposition formelle » de la Commission.

« Nous ne voulions pas contaminer la discussion sur le plan de relance avec un autre dossier difficile sur l’immigration mais maintenant (…) nous sommes prêts », a ajouté Margaritis Schinas, commissaire à la « promotion de notre mode de vie européen ». « La migration façonne nos sociétés, façonne nos politiques, c’est l’un des éléments clés de nos systèmes », a-t-il souligné. « C’est inconcevable que nous n’ayons pas encore de politique commune (…) ».

Une réforme, maintes fois annoncée, du système européen d’asile a toujours achoppé sur la question de la répartition des demandeurs d’asile, en raison de l’opposition notamment des pays dits de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie). « Nous sommes prêts à prendre en compte toutes les sensibilités mais aussi tirer les leçons de l’échec de 2016 », a ajouté le vice-président selon lequel l’accélération de l’expulsion des migrants déboutés de l’asile sera « un élément clef » de la future politique. Les participants à la réunion ministérielle en Autriche ont également annoncé la création, à Vienne, d’une nouvelle « plateforme » de coordination sur les questions migratoires entre pays de l’UE et des Balkans, devant servir « d’alerte rapide ».

Le ministre allemand de l’Intérieur, Horst Seehofer, (CSU, conservateur) a mis en exergue une « hausse significative » et récente des flux migratoires. Avec 300 à 400 migrants candidats à l’asile contrôlés chaque jour aux frontières allemandes, le flux est revenu au niveau d’avant la crise du nouveau coronavirus, selon le ministre.

AFP/LQ