La crise des migrants en Europe compromet la survie de l’espace Schengen, redoutent plusieurs dirigeants de l’UE en marge du Forum économique de Davos.
« Ça passe ou ça casse » pour l’espace de libre circulation européen de Schengen ? Interrogée sur le sujet, la directrice générale du FMI Christine Lagarde a répondu : « Oui je le pense ».
La voix de la patronne du FMI vient s’ajouter à celle de plusieurs autres dirigeants européens qui ont déclaré cette semaine à Davos que l’afflux massif de migrants en Europe compromettait la survie des institutions qui peinent à trouver une solution, poussant les pays membres à agir de manière individuelle.
Les premiers ministres français et néerlandais Manuel Valls et Mark Rutte ont même évoqué une possible dislocation européenne du fait de cette crise migratoire.
La Grèce menacée d’exclusion
Le coup de semonce est par ailleurs venu de la ministre autrichienne de l’Intérieur, Johanna Mikl-Leitner, qui a menacé samedi la Grèce d’une « exclusion provisoire » de Schengen si Athènes ne renforce pas davantage ses contrôles aux frontières.
« Si le gouvernement d’Athènes n’entreprend pas enfin plus pour la sécurité des frontières extérieures de l’UE, alors nous devrons parler de façon ouverte d’une exclusion provisoire de la Grèce de l’espace Schengen », a déclaré Johanna Mikl-Leitner à l’édition dominicale du journal Die Welt, selon des propos diffusés samedi.
« Lorsqu’un État Schengen ne remplit pas durablement ses obligations et n’accepte l’aide qu’à reculons, alors il n’y a aucune interdiction d’y réfléchir », a-t-elle ajouté. Soulignant aussi que « la patience de nombreux Européens a atteint ses limites (…) On a beaucoup parlé, maintenant, il faut agir ».