L’Autriche a annoncé mardi l’introduction prochaine de contrôles à douze points de passage de ses frontières avec l’Italie, la Slovénie et la Hongrie pour «freiner» les entrées de demandeurs d’asile sur son territoire.
«Il y aura différentes mesures structurelles» pouvant inclure des clôtures semblables aux quatre kilomètres de grillage déjà en place au poste frontière de Spielfeld (sud) avec la Slovénie, a indiqué à la presse la ministre de l’Intérieur Johanna Mikl-Leitner (ÖVP, conservateur) qui précisera ultérieurement quelle forme auront ces aménagements.
Par ailleurs, le gouvernement autrichien annoncera mercredi l’entrée en vigueur d’un quota journalier d’entrées de demandeurs d’asile sur son territoire dont le niveau sera fixé après concertation avec les autorités slovènes, a ajouté la ministre lors d’une conférence de presse à Spielfed.
La coalition entre sociaux-démocrates et conservateurs avait décidé, en janvier, d’un quota de 37 500 demandeurs d’asile pour l’année 2016, contre 90 000 personnes accueillies en 2015, durcissant ainsi sa posture, jusqu’alors très ouverte, en matière de politique migratoire.
«Mon souci est de rétablir l’ordre et la stabilité dans notre pays. Et c’est pourquoi, nous freinons» en matière d’accueil des demandeurs d’asile, a ajouté Mme Mikl-Leitner mardi. L’Autriche n’a cependant toujours pas précisé comment elle entend faire respecter ce plafond annuel une fois qu’il sera atteint, probablement avant l’été, et ce qu’il adviendra des candidats à l’asile qui se présenteront à ses frontières.
Sur les douze points de contrôle sécurisés annoncés mercredi, trois se situent à la frontière italienne dans les régions alpines de Tyrol et Carinthie (sud), sept sont frontaliers de la Slovénie (sud) et deux de la Hongrie (est). Les équipements de contrôle à ces frontières dépendront notamment de la topographie des lieux, a précisé la ministre.
«Renforcer massivement» le contrôle aux frontières «n’est pas une tâche simple mais est nécessaire», avait souligné le chancelier social-démocrate Werber Faymann plus tôt dans la journée à l’issue du conseil des ministres.
Pour les quatre années à venir, entre 2016 et 2019, l’Autriche souhaite au total limiter à 1,5% de sa population totale de 8,5 millions d’habitants le nombre des demandeurs d’asile supplémentaires après avoir été l’un des pays européens ayant accueilli le plus grand nombre de personnes lors de la crise migratoire de l’année 2015.
AFP/M.R.