Après avoir dispersé des messes anti-Kabila à coup de gaz lacrymogènes dans des églises à Kinshasa, les forces de police congolaises menaient dimanche des opérations musclées dans ces lieux de culte, déterminées à empêcher toute marche contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.
Au moins une dizaine de personnes ont été blessées. C’est le cas du père Jean Kongolo, vicaire de la paroisse saint-Dominique de Limete qui a été blessé au visage. Une autre femme d’une soixantaine d’années a également été blessée à la tête et présentait une entaille sur le front, selon la même source.
Alors que la capitale congolaise était quadrillée par les forces de sécurité, la police a également interpellé douze enfants de chœur catholiques à la sortie d’une paroisse du centre de Kinshasa, alors qu’ils étaient à la tête d’une « marche pacifique » anti-Kabila.
Vêtus de leur tenue liturgique, les douze garçons ont été embarqués dans un véhicule de police.
Les autres manifestant qui étaient avec eux sont retournés ensuite dans l’enceinte de la paroisse, entonnant des chants à la Vierge Marie pour « faire partir Kabila ».
Étouffer toute manifestation
Dans plusieurs paroisses, des opérations de police étaient en cours, selon des témoignages, étouffant ainsi toute tentative de manifestation. Des militaires de la « garde républicaine procèdent à un contrôle systématique des chrétiens à la paroisse Saint Luc » et « les gens sont placés en file indienne, les mains en l’air, ils sont fouillés avant de sortir de l’enceinte de la paroisse » par cette unité chargée de la protection du président de la République démocratique du Congo. « Une fois dans la rue, ils sont soumis à un deuxième contrôle fait par la police », selon un des témoins.
A Kinshasa, les catholiques du « comité laïc de coordination » ont invité les fidèles à marcher, bibles, chapelets et crucifix à la main, après la messe de dimanche matin.
Ils demandent au président Joseph Kabila de déclarer publiquement qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession. Ils souhaitent aussi un « calendrier électoral consensuel » à la place de l’actuel, qui prévoit des élections le 23 décembre 2018 pour remplacer le président Kabila, dont le dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016.
De son côté, Kinshasa a affirmé avoir été informé d’une « distribution d’armes » destinée à déstabiliser le régime et « créer une situation insurrectionnelle ».
Le Quotidien/AFP