Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a conseillé mardi au président turc Erdogan d’y « réfléchir à deux fois » avant de revenir sur l’accord conclu avec l’UE sur les migrants.
« Le président Erdogan doit réfléchir à deux fois avant de dire, comme le disent certains de ses ministres, que l’accord ne serait pas exécutable », a-t-il déclaré lors d’un déjeuner organisé par l’Association de la presse présidentielle (APP) française à Paris. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti l’Union européenne que le Parlement turc bloquerait la mise en œuvre de l’accord sur les migrants si aucun progrès n’était fait sur l’exemption de visas en faveur de ses compatriotes.
S’il renonçait à cet accord, a poursuivi Jean-Claude Juncker, le chef de l’État turc devrait alors « expliquer aux jeunes Turcs, aux hommes d’affaires, aux journalistes et aux autres, pourquoi ils sont cantonnés sur le seul territoire turc » et pourquoi « il est à l’origine du fait que les Turcs ne peuvent pas circuler librement en Europe ».
« J’entretiens de longues relations amicales mais maintenant tumultueuses avec le président Erdogan », a encore confié Juncker, notant un « affaissement des ambitions » turques à l’égard de l’Europe ces deux dernières années. Rappelant que l’accord avait été arraché « après de longues journées et de longues nuits » de négociation, il a souligné que la Turquie « devrait répondre présent » à l’égard des 72 conditions posées par l’UE pour parvenir à une exemption de visa en faveur des ressortissants turcs. « Nous comptons bien que la Turquie réponde à ces conditions, y compris sur une nouvelle législation à trouver en matière de lutte antiterroriste », et « se mette en conformité avec la définition européenne du terrorisme », a insisté le président de la Commission européenne.