Le gouvernement britannique a révisé ses consignes sur le port de masques au collège en Angleterre, après avoir affirmé que ceux-ci n’étaient pas nécessaires, provoquant de nouvelles critiques mercredi sur sa gestion de l’épidémie de nouveau coronavirus.
Dans les régions où la transmission du virus est élevée, les adultes et les élèves devront désormais se couvrir le visage lorsqu’ils se déplacent au sein des établissements secondaires. Le port du masque ne sera cependant pas obligatoire dans les salles de classe, où les risques sont jugés moins élevés. Dans le reste du pays, le gouvernement ne recommande pas le port du masque, mais laisse les établissements décider « s’ils considèrent que cela convient à leur situation particulière », a indiqué le ministère de l’Education dans un communiqué publié mardi soir. Ce changement de position s’appuie sur les recommandations de l’OMS exprimées vendredi en faveur du port du masque dès 12 ans pour lutter contre la transmission du virus. Il intervient aussi au lendemain d’une décision similaire prise en Ecosse, chaque nation constitutive du Royaume-Uni ayant compétence en matière d’éducation.
Des critiques sur l’hésitation
Les directeurs d’établissements scolaires avaient poussé pour l’utilisation du masque, soutenus par le Labour, principal parti d’opposition, et des syndicats d’enseignants. Toutefois, la mesure ne satisfait ni le Labour, qui estime que le port du masque devrait être généralisé dans les parties communes des écoles, ni certains députés conservateurs. « C’est impossible de comprendre pourquoi cela n’a pas été fait plus tôt », a jugé un député tory cité sous couvert d’anonymat par The Times. « C’est fiasco après fiasco, volte-face après volte-face », a-t-il déploré. Un autre député conservateur, Marcus Fysh, a jugé que le gouvernement se « trompait complètement ». « Les masques devraient être bannis des écoles », a-t-il affirmé sur Twitter. Ce revirement s’ajoute à un autre sur la notation des examens, annulés cette année pour cause de coronavirus, un fiasco qui a conduit à la démission de la patronne de l’Ofqual, le régulateur des examens. Ces controverses ont affaibli le ministre de l’Education, Gavin Williamson. Après avoir assuré il y a quelques jours à peine que les masques n’étaient pas nécessaires, il a justifié sa décision en affirmant que le gouvernement « écoutait les conseils scientifiques et médicaux les plus récents ».
AFP