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Marine Le Pen veut-elle toujours sortir de l’euro ?


La candidate FN est-elle en train d'opérer une volte-face quant à la mesure emblématique du projet frontiste ? (photo AP)

Sortir de l’euro, une mesure emblématique du projet frontiste ces dernières années, n’est pas « un préalable » à toute politique économique, affirment Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan dans leur texte d’accord dévoilé samedi. La candidate FN veut-elle toujours sortir de l’euro ? Quand et comment ?

Marine Le Pen veut-elle toujours sortir de l’euro ?

Oui. Dans un entretien au Parisien dimanche, Marine Le Pen ré-affirme que la France aura « une monnaie nationale » si elle est élue présidente de la République, « comme tous les autres pays ».

Que dit l’accord signé ?

Le retour à une monnaie nationale n’est plus au premier rang des priorités. « La transition de la monnaie unique à une monnaie commune européenne n’est pas un préalable à toute politique économique », s’accordent les deux dirigeants, évoquant un « calendrier adapté aux priorités et défis immédiats ».

Dans ses 144 engagements présidentiels pour l’élection 2017, Marine Le Pen affirmait que « le rétablissement d’une monnaie nationale adaptée à notre économie » est le « levier de notre compétitivité ».

En 2012, Marine Le Pen était plus catégorique encore, dans son programme : « la fin ordonnée de l’euro est la condition de la renaissance économique de la France. Rester dans l’euro, c’est se condamner à mourir à petit feu ».

Comment se ferait ce retour à une monnaie nationale ?

A priori, par une négociation. Marine Le Pen a régulièrement répété que, si elle remportait la présidentielle, elle irait à Bruxelles pour négocier, avec l’objectif de « restituer au peuple français sa souveraineté monétaire, législative, territoriale, économique ».

À l’issue de cette discussion, elle prévoit un référendum sur l’appartenance à l’UE.

L’euro subsisterait-il ?

C’est incertain. Le but de cette négociation, pour Marine Le Pen, est de transformer l’euro « monnaie unique » en euro « monnaie commune » pour les échanges internationaux, suivant le système de l’Écu qui prévalait avant le passage du franc à l’euro. En parallèle, une monnaie nationale ré-apparaîtrait, qui serait la monnaie du quotidien des Français.

Pour être entériné, ce nouveau système nécessiterait donc l’accord des autres pays de la zone euro, et encadrerait les possibilités de dévaluation compétitive du nouveau franc que pourrait souhaiter faire une Marine Le Pen présidente. Les autres pays pourraient aussi laisser la France sortir unilatéralement de l’euro et conserver la monnaie inchangée sans la France.

Quel délai ?

Inconnu. Marine Le Pen a constamment répété ces derniers mois que sa négociation commencerait « immédiatement » après son accession à Élysée et qu’elle durerait « six mois », avant un référendum sur l’appartenance à l’UE et donc à la zone euro.

Début avril, elle a cependant dit qu’elle attendrait pour négocier les élections allemandes, programmées le 24 septembre, et italiennes, alors que la législature s’y finit début 2018.

Quel enjeu ?

Rassurer. Dans un sondage Ifop fin mars pour Le Figaro et la Fondation Robert Schuman, 28% seulement des personnes interrogées veulent que « la France abandonne l’euro et revienne au Franc », le taux le plus bas depuis 2012.

Retraités et plus de 65 ans, deux électorats qui se recoupent et font largement défaut à Marine Le Pen, sont, avec 85%, les plus hostiles à cette mesure.

Le Quotidien/AFP