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Manifs contre des fins de mois plus dures


Il s’agit de la troisième grève générale en 16 mois de présidence Milei contre l'austérité budgétaire. (Photo : afp)

Le président ultralibéral Javier Milei doit faire face à 36 heures de fronde sociale entre manifestations et grèves.

Plusieurs milliers dans la rue mercredi, une grève générale jeudi : l’Argentine vit 36 heures de mobilisation sociale contre la politique d’austérité du président ultralibéral Javier Milei, qui regarde surtout ailleurs, vers Washington, dans l’attente d’un nouveau prêt salvateur du FMI. À l’appel de la CGT, principale centrale syndicale, la grève de 24 heures devait paralyser à partir de minuit trains, avions, ports, banques, écoles entre autres, un mouvement à l’impact pourtant incertain. Car les bus par exemple transporteront normalement les millions d’habitants de Buenos Aires, le syndicat du secteur ne s’étant pas joint au mouvement.

La compagnie Aerolineas Argentinas, dans le viseur de l’exécutif pour une privatisation, a par contre annoncé l’annulation de 258 vols jeudi, affectant près de 20 000 passagers. C’est la troisième grève générale en 16 mois de présidence Milei contre l’austérité budgétaire façon «tronçonneuse», suggérant une récente dégradation du climat social, dans la foulée des violents heurts (45 blessés) le 12 mars en marge d’une manifestation pour les retraites.

211 % d’inflation en 2023

Par contraste mercredi, autour d’un Parlement ultra-sécurisé, quelques milliers de personnes -syndicats, mouvements de gauche- ont défilé sans incident. Ambiance grosses caisses, pétards et saucisses grillées aux côtés de ces retraités qui chaque semaine viennent protester contre leur pouvoir d’achat rogné depuis des années, puis assommé par l’austérité de la politique Milei depuis 16 mois. Pour la CGT d’obédience péroniste (centre gauche), l’objectif de la grève est surtout de dénoncer la «spirale descendante» du pouvoir d’achat. «Le coût pour les secteurs vulnérables est infiniment plus élevé que ce suggère l’indice mensuel de l’inflation», affirme Hector Daer, son co-secrétaire général.

L’inflation, qui était de 211 % sur douze mois en 2023, est désormais contenue à 66% sur douze mois. Et même la pauvreté a reculé au deuxième semestre 2024 (38%), après avoir bondi (52,9%) sous l’effet de la «thérapie de choc» – plus que tout une dévaluation – du début de mandat Milei. Mais pour les syndicats, ces statistiques macro-économiques masquent la réalité de fins de mois plus dures pour une grande partie de la population, qu’elle soit ou pas sous le seuil de pauvreté (313 dollars par mois).