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Mali : plus d’une centaine d’habitants massacrés dans un village peul


L'attaque est survenue six jours après un attentat jihadiste à Dioura, dans la même région mais beaucoup plus au Nord, contre un camp de l'armée malienne, qui a perdu 26 hommes. (photo AP)

Plus d’une centaine d’habitants d’un village peul du Mali ont été tués samedi par des membres présumés de groupes de chasseurs dogons, près de la frontière avec le Burkina Faso, en pleine visite du Conseil de sécurité de l’ONU dans un Sahel en proie à la menace jihadiste.

Depuis l’apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe jihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs propres « groupes d’autodéfense ».

Ces violences ont coûté la vie à plus de 500 civils en 2018, selon l’ONU.

Samedi à l’aube, c’est un de ces groupes de chasseurs dogons présumés qui est à l’origine d’un carnage à Ogossagou-Peul, dans la zone de Bankass, près de la frontière avec le Burkina Faso, tuant plus d’une centaine de villageois, selon des sources concordantes.

Dans un communiqué samedi soir à New York, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a évoqué un bilan dépassant les 130 morts.

Les chasseurs traditionnels sur le banc des accusés

« Ce sont les chasseurs traditionnels qui sont accusés par les rescapés », avait souligné dans la journée le préfet de Bankass, Boubacar Kané, parlant pour sa part de « 115 morts, dont les éléments peuls du DDR cantonnés dans le village de Ogossagou ». Il faisait référence à l’extension au centre du pays depuis le début de l’année du processus de « désarmement, démobilisation et réinsertion » (DDR) prévu par l’accord de paix de 2015 pour les combattants de groupes armés.

Selon des témoins, les cases du village ont été incendiées.

L’attaque est survenue six jours après un attentat jihadiste à Dioura, dans la même région mais beaucoup plus au Nord, contre un camp de l’armée malienne, qui a perdu 26 hommes, selon un dernier bilan de source militaire.

Dans un communiqué de revendication vendredi, la principale alliance jihadiste du Sahel liée à Al-Qaïda justifie l’opération de Dioura par les « crimes odieux commis par les forces du gouvernement de Bamako et les milices qui le soutiennent contre nos frères peuls ».

Le très lourd bilan de l’attaque de Dioura a provoqué l’ire des familles de militaires maliens, bien que le gouvernement ait décrété un deuil national de trois jours à partir de vendredi et que le président Keïta ait prévenu les chefs de l’armée qu' »aucune négligence ne saurait plus être tolérée ».

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AFP