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Mali : le leader d’AQMI tué par les forces françaises


Abdelmalek Droukdal avait des capacités de financement des réseaux sahéliens et un véritable rôle de chef au sein d'AQMI. (Photo : AFP)

Le leader d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), l’Algérien Abdelmalek Droukdal, a été tué par les forces françaises dans le nord du Mali, près de la frontière algérienne, a annoncé vendredi la ministre française des Armées.

Ce chef historique du jihad au Maghreb, mentor de plusieurs groupes jihadistes sahéliens, a été tué jeudi à Talhandak, au nord-ouest de la ville malienne de Tessalit, a-t-on appris de sources proches du dossier. « Plusieurs de ses proches collaborateurs » ont également été « neutralisés », a assuré la ministre, Florence Parly, sur Twitter, sans plus de détails.

« Abdelmalek Droukdal, membre du comité directeur d’Al-Qaïda, commandait l’ensemble des groupes qaïdistes d’Afrique du Nord et de la bande sahélienne, dont le JNIM, l’un des principaux groupes terroristes actifs au Sahel », dirigé par le touareg malien Iyad Ag Ghaly, selon la ministre. Le leader d’AQMI, dont le nom est parfois aussi orthographié Droukdel, a reçu l’allégeance de plusieurs groupes jihadistes actifs au Sahel, rassemblés depuis 2017 au sein du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, également appelé JNIM).

Les États-Unis ont précisé avoir fourni des renseignements qui ont aidé à traquer Abdelmalek Droukdal. « L’US Africa Command a été en mesure d’apporter son aide, avec des renseignements (…) et un soutien pour bloquer la cible », a déclaré à CNN le colonel Chris Karns, porte-parole du commandement de l’armée américaine en Afrique.

La France revendique également vendredi soir la capture d’un « cadre important de l’EIGS », le groupe jihadiste État islamique au Grand Sahara, rival du GSIM au Sahel et désigné ennemi numéro un par Paris depuis le sommet de Pau (France), en janvier, réunissant le président français Emmanuel Macron et les chefs d’Etat du G5 Sahel (Mauritanie, Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad).

Un coup symbolique fort

La force française antijihadiste Barkhane, forte de plus de 5 000 militaires, multiplie ces derniers mois les offensives au Sahel pour tenter d’enrayer la spirale de violences qui, mêlées à des conflits intercommunautaires, ont fait 4 000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso l’an dernier.

Une source proche du dossier a confié  que quelque 500 jihadistes avaient été « neutralisés » (tués ou capturés) au Sahel ces derniers mois par les militaires français, dont plusieurs figures importantes : cadres religieux, commandants, recruteurs, logisticiens…

La mort d’Abdelmalek Droukdal, grand nom d’Al-Qaïda, est un coup symbolique fort porté par la France en guerre au Sahel. Isolé en Algérie, il avait malgré tout des capacités de financement des réseaux sahéliens et un véritable rôle de chef, bien que de plus en plus contesté, indique  une source proche du renseignement français.

Sa mort, et celles à confirmer d’autres cadres d’Al-Qaïda, pourrait désorganiser la filière sahélienne de cette franchise jihadiste, engagée dans une lutte d’influence avec la filiale sahélienne de l’Etat islamique (EIGS).

LQ/AFP