Au Mali, où sont déployés des soldats luxembourgeois, le colonel Assimi Goïta a indiqué ce mardi avoir déchargé de leurs prérogatives le président et le Premier ministre de transition arrêtés la veille par les militaires.
Assimi Goïta a aussi indiqué, dans une déclaration lue à la télévision publique par un collaborateur en uniforme, que « le processus de transition suivra son cours normal et que les élections prévues se tiendront courant 2022 ».
Le colonel Goïta, à la tête des putschistes qui avaient renversé le président élu Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020, a reproché au président Bah Ndaw et au Premier ministre Moctar Ouane d’avoir formé un nouveau gouvernement sans se concerter au préalable avec lui, bien qu’il soit en charge de la défense et de la sécurité, domaine cruciaux dans le pays en pleine tourmente.
« Une telle démarche témoigne d’une volonté manifeste du président de la transition et du Premier ministre d’aller vers une violation de la charte de transition (…), d’où une intention avérée de sabotage de la transition », a-t-il dit.
La charte, grandement rédigée par les colonels, est un texte référence de la transition censée ramener des civils au pouvoir.
Le colonel Goïta dit s’être vu « dans l’obligation d’agir » et de « placer hors de leurs prérogatives le président et le Premier ministre ainsi que toutes les personnes impliquées dans la situation ».
Vingt soldats luxembourgeois au Mali
Le 15 mai, un contingent luxembourgeois composé d’un officier, trois sous-officiers, trois caporaux et 13 soldats volontaires s’est envolé pour le Mali depuis le Findel. Il y participe à la mission EUTM Mali qui vise à former, dans le Sud, les troupes maliennes pour les soutenir dans leur combat contre les assauts des forces djihadistes menaçant l’intégrité du pays. Les Luxembourgeois sont intégrés dans la force de protection de la mission européenne, ils ne participent pas aux combats contre les terroristes. Cet engagement luxembourgeois fait suite à une décision du gouvernement prise au début de 2020 de se joindre aux forces européennes déjà sur place.
Alors que l’année dernière, deux militaires luxembourgeois étaient déjà sur place, un coup d’État avait été perpétré par les forces armées maliennes le 18 août. Il avait abouti au renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta. L’événement n’avait en rien entamé la détermination du gouvernement luxembourgeois à continuer de déployer ses soldats au sein de l’EUTM Mali.
LQ/AFP