C’est le plus grand bateau de croisière au monde selon ses constructeurs : « L’Icône des mers », dont le premier voyage est programmé pour janvier 2024, a vu le jour sur le chantier naval de Turku en Finlande, malgré les accusations de monstruosité anti-écologique.
Le paquebot, commandé par la compagnie maritime Royal Caribbean, a des allures de petite ville, avec ses sept piscines, son parc, ses boutiques et… sa patinoire.
D’un tonnage brut de 250.800 tonnes, soit cinq fois la taille du Titanic, il peut transporter près de 10.000 personnes et sillonnera bientôt les Caraïbes en partance de Miami.
« Ce navire est à ce jour, d’après nos informations, le plus grand navire de croisière au monde », souligne Tim Meyer, PDG du constructeur naval Meyer Turku.
Si certains critiques cette structure colossale à cause de son empreinte carbone, d’autres s’émerveillent devant l’ingénierie sophistiquée de cette destination touristique flottante et réservent déjà leurs billets.
Une particularité du nouveau vaisseau, dont la construction a débuté en 2021: son gigantesque dôme de verre qui couvre sa proue.
Le secteur des croisières de loisirs se relève aujourd’hui doucement après la pandémie de Covid-19. Et les compagnies de croisière voient leurs clients revenir.
Selon l’Association internationale des lignes de croisière (Cruise Lines International Association), le volume de passagers dépassera en 2023 les niveaux pré-pandémiques à hauteur de 31,5 millions de passagers.
« Le marché revient en force », note M. Meyer. Une bonne nouvelle pour les croisiéristes qui, pendant la période du Covid-19, ont été contraints d’emprunter pour survivre.
« Plus grands que jamais »
Deux autres navires de taille similaire figurent dans le carnet des commandes de Meyer Turku.
« Au cours de la dernière décennie, nous avons observé que les navires de croisière sont devenus plus grands », relève Alexis Papathanassis, professeur de gestion des croisières à l’université des sciences appliquées de Bremerhaven, en Allemagne.
Selon M. Papathanassis, « les navires de grande taille présentent des avantages économiques évidents » car ils réduisent le coût que présente chaque passager en faisant des économies d’échelle.
Les partisans de cette course au gigantisme assurent en outre que l’efficacité énergétique d’un grand navire est plus importante que celle de plusieurs petits bateaux cumulés.
Mais la reprise du secteur des croisières, et la multiplication des bateaux gigantesques, inquiète.
Si l’on suivait une logique décroissante, « nous construirions certes des bateaux de croisière plus grands, mais en moins grand nombre », critique Constance Dijkstra, spécialiste du transport maritime au sein de l’ONG Transport & Environment (T&E).
« Mais ce n’est pas ce qui se passe. Nous voyons de plus en plus de navires, et ils sont plus grands que jamais », avance-t-elle.
Et bien que les paquebots modernes prennent des mesures pour atténuer les émissions grâce à la technologie – « l’Icône des mers » carbure au gaz naturel liquéfié (GNL) -, les écologistes ne sont pas convaincus.
Ce gaz émet moins que les combustibles marins traditionnels, mais « il a des conséquences dramatiques sur le climat à cause des fuites de méthane » qu’il suscite, alerte Mme Dijkstra.
Le GNL, composé essentiellement de méthane, est un puissant gaz à effet de serre qui peut avoir un impact bien pire sur le climat que le dioxyde de carbone.
« Le problème, c’est qu’en utilisant le GNL comme carburant marin, on encourage le développement de l’industrie gazière », insiste-t-elle.
D’autres défis se posent encore avec l’émergence de ces bateaux XXL, comme le surpeuplement des ports et le manque d’infrastructures pour gérer l’affluence.
Et en cherchant à augmenter leur capacité d’accueil de passagers, les compagnies de croisière ont tendance à réduire la taille de l’équipage.
Ce qui peut poser problème, surtout en cas d’urgence.
« Il est plus difficile d’assurer l’évacuation sur les grands navires », s’inquiète Alexis Papathanassis.
Il ne peut pas se faire le moindre projet un tantinet ambitieux sans qu’une poignée d’écolos, ultra-minoritaires, mais à qui les médias donnent une importance qu’ils n’ont pas, proteste au nom de je ne sais quel théologie de la planète.
Planète qui en a vu d’autres, des épisodes beaucoup plus chauds, des concentrations de CO2 10 fois supérieures à celle d’aujourd’hui sans que les océans ne se mettent à bouillir, etc. Notre planète continuera son bonhomme de chemin jusq’à sa disparition dans environ 4 milliards d’années, que lesdits écolos braillent ou non.