Le président élu des États-Unis Donald Trump a accusé mercredi le président sortant Barack Obama de tenir des «propos incendiaires» et de placer des «obstacles» qui entravent la transition à la tête de l’exécutif, avant de revenir vers un ton plus conciliant.
Deux jours après l’élection du 8 novembre, les deux hommes s’étaient rencontrés dans le Bureau ovale et s’étaient efforcés de mettre de côté des mois de campagne acrimonieuse, insistant sur leur volonté de mener une transition apaisée. Mais rompant avec la tradition américaine voulant que présidents sortant et élu offrent, au moins en façade, un front respectueux, Donald Trump a lancé sur Twitter mercredi matin une salve remarquée critiquant Barack Obama.
«Je fais de mon mieux pour ignorer les nombreux obstacles et déclarations incendiaires du président O. Je pensais que la transition se ferait en douceur. MAIS NON!», a-t-il écrit, sans préciser la teneur de ces obstacles ni les propos de Barack Obama auxquels il se réfère. Lorsque des journalistes lui ont demandé plus tard si la transition se passait bien, le milliardaire a adouci ses propos.
Le processus se fait «très, très en douceur. Très bien, vous ne trouvez pas?», a-t-il dit. Donald Trump a ensuite déclaré s’être entretenu par téléphone avec Barack Obama, qualifiant leur échange de «très bonne conversation… j’ai apprécié qu’il appelle». A moins d’un mois de son départ de la Maison Blanche le 20 janvier, Barack Obama reste l’homme le plus admiré des Américains, selon un sondage réalisé par l’institut Gallup. Il s’est d’ailleurs dit «sûr» lundi qu’il aurait remporté un troisième mandat si la Constitution lui avait permis d’être une nouvelle fois candidat. Un commentaire qui a pu déplaire à son successeur.
Par ailleurs, dans deux autres tweets, Donald Trump a de nouveau apporté son soutien à Israël après un vote vendredi à l’ONU condamnant les colonies de l’Etat hébreu. Pour la première fois depuis 1979, les États-Unis n’ont pas mis leur veto à une résolution de l’ONU condamnant les colonies israéliennes. Leur abstention a permis l’adoption de la résolution, approuvée par les 14 autres membres du Conseil de sécurité.
«Nous ne pouvons pas continuer à laisser Israël être traité avec un total mépris et un tel manque de respect», a écrit le milliardaire. «Ils étaient habitués à avoir un grand ami aux États-Unis, mais ce n’est plus le cas. Le début de la fin a été cet horrible accord avec l’Iran (sur la politique nucléaire, NDLR), et maintenant (l’ONU)! Reste fort Israël, le 20 janvier est très proche!», a ajouté le président élu.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a retweeté Donald Trump en le remerciant «pour sa chaleureuse amitié et son soutien sans équivoque d’Israël». Donald Trump a également de nouveau critiqué mercredi les Nations unies. «L’ONU a un potentiel tellement énorme. (Elle) n’est pas à la hauteur de son potentiel», a-t-il dit aux journalistes devant sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago, en Floride. «Quand est-ce que vous avez vu les Nations unies résoudre des problèmes? Elles ne le font pas. Elles en créent.»
Si l’ONU «est à la hauteur de son potentiel, c’est formidable. Sinon, c’est une perte de temps et d’argent», a-t-il ajouté. Les États-Unis sont les principaux bailleurs de fonds de l’organisation internationale, couvrant 22% de son budget.
Le Quotidien/afp