Le ministre des Comptes publics Gabriel Attal a présenté lundi au Boulou (Pyrénées-Orientales), un nouveau plan 2022-2025 visant à « changer d’échelle » dans la lutte contre le trafic de tabac, en forte hausse ces dernières années.
Ce trafic est « devenu extrêmement lucratif au point de devenir un vecteur de financement privilégié pour des mafias criminelles », a déclaré M. Attal depuis les Pyrénées-Orientales, importante zone de contrebande entre l’Espagne et la France. « On trouve beaucoup trop facilement à acheter du tabac illégalement dans notre pays. C’est insupportable pour les buralistes, insupportable pour le respect de nos règles », a-t-il également affirmé.
Plus de 284 tonnes de tabac de contrebande ont été saisies en 2020, 402 tonnes en 2021 et déjà plus de 600 tonnes, sur les dix premiers mois de 2022.
Ce nouveau plan triennal prévoit de renforcer les moyens des douanes pour lutter contre ces trafics, en affectant d’ici 2025 quelque 300 agents supplémentaires à la lutte contre la fraude. Il prévoit aussi, d’ici 2024, le déploiement d’une dizaine de camionnettes équipées de scanners à rayon X capables de passer au crible un véhicule en soixante secondes, pour un montant de 45 millions d’euros.
D’autre part, sur un modèle testé à Lyon, des groupes de lutte anti-trafic de tabac « capables de mener des opérations coup de poing et des enquêtes » seront créés dans les neuf principales zones de contrebande du pays.
Un réseau « cybertabac » sera également mis en place pour dépister les trafics sur internet ou les réseaux sociaux, et les outils de « douane scientifique », qui permettent de tracer l’origine du tabac de contrebande, seront développés afin de mieux déterminer les circuits des trafics. M. Attal prévoit aussi d’ouvrir une réflexion, avec le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, en vue d’un « renforcement des sanctions » pénales contre les acheteurs, les vendeurs et les fabricants de tabac de contrebande.