Marine Le Pen, candidate Front national à la présidentielle, a promis dimanche en réunion publique à Lille que l’Union européenne allait «mourir» si elle est élue présidente en mai prochain.
Devant plusieurs milliers de partisans très enthousiastes dans un Zénith de Lille pratiquement plein, la présidente du Front national a paraphrasé Chateaubriand: «Un siècle nouveau est né, mes amis, et il s’est mis en marche». «Nous allons vivre trois événements majeurs», a prédit celle que les sondages donnent à égalité avec Emmanuel Macron au premier tour mais nettement battue par lui au second.
Premier de ces événements, c’est «l’Union européenne (qui) va mourir parce que les peuples n’en veulent plus. Nous allons changer d’Europe, car l’idée européenne est mise à mal par ces fossoyeurs que sont les fédéralistes», a assuré Mme Le Pen, lui préférant l’Europe des «coopérations». Mme Le Pen prône officiellement, si elle arrive au pouvoir, une négociation de six mois avec l’Union européenne pour «retrouver les souverainetés budgétaire, territoriale, législative et monétaire».
A l’issue de cette période, elle organiserait un référendum sur la sortie de l’UE, promettant de quitter l’Elysée si les Français votent à l’inverse de ce qu’elle aura prôné. Autres événements marquants à venir d’après la dirigeante d’extrême droite, «la fin de la mondialisation sauvage» et «le multiculturalisme démasqué». Face à une élection qu’elle présente, comme toutes les précédentes, comme un «choix de civilisation», «le seul vote utile est celui qui permet de changer concrètement les choses», a affirmé Mme Le Pen, sous les «On est chez nous» ou «On va gagner» à l’unisson.
«L’insurrection démocratique du peuple est en marche», affirme Mme Le Pen en assurant: «Nous ne nous déroberons pas, nous avons rendez-vous avec l’Histoire.» Mme Le Pen s’est «félicitée» que les «mondialistes nous regardent avec crainte (…) L’heure de la grande confrontation démocratique des mondialistes et des patriotes est arrivée.» Elle avait auparavant critiqué ses adversaires principaux d’après les sondages, Emmanuel Macron mais aussi François Fillon.
«Ces politiciens développent une vision post-nationale, c’est-à-dire qu’ils cherchent à enterrer toute idée de communauté nationale. Ils sont chez nous la voix et le soutien de ceux qui véhiculent un esprit d’abandon et, on l’a vu depuis plusieurs décennies, de repentance», a encore dit Mme Le Pen. «Leur trahison, c’est le prix de leur admission dans la caste mondiale, celle qui se réunit à Davos, qui passe sans vergogne de la fonction publique aux banques d’affaires», référence à M. Macron, «celle qui vit grassement du trafic d’influence international en utilisant un carnet d’adresses par exemple de Premier ministre», accusation visant François Fillon.
Elle a raillé en Emmanuel Macron le «Jean-Claude Van Damme de la politique: on ne comprend rien à ce qu’il dit et à ce qu’il veut, mais quand on comprend ce qu’il dit, c’est assez inquiétant». Autour de l’ancien ministre de l’Economie «s’agglutinent les éclopés du hollandisme», a moqué aussi Mme Le Pen, qui peine à trouver des alliés de poids à l’extérieur de son parti. Environ 450 personnes selon la police et la CGT ont manifesté dimanche après-midi dans le centre de Lille pour protester contre la venue de la candidate FN.
Le Quotidien/AFP