L’Union africaine a annoncé vendredi avoir entériné la création d’une force régionale de lutte contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram, qui comprendra jusqu’à 10 000 hommes et sera basée à N’Djamena.
Cette force, dont le principe avait été adopté le 29 janvier lors d’un sommet des chefs d’Etat de l’UA, a pour mandat « d’empêcher l’expansion des activités de Boko Haram et d’autres groupes terroristes » et « d’éradiquer leur présence ». (Photos : AFP)
Des pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) – Tchad, Nigeria, Cameroun, Niger – ainsi que le Bénin se sont engagés à fournir jusqu’à 8 700 soldats, mais l’UA a porté les effectifs de cette force jusqu’à 10 000 hommes, selon des conclusions du Conseil de paix et de sécurité de l’organisation panafricaine.
Cette force sous commandement africain aura la possibilité « d’opérer librement » dans une zone déterminée pour y mener des opérations militaires et des patrouilles, selon le communiqué de l’UA, qui ne précise pas le périmètre de cette zone. Un diplomate de l’UA a toutefois affirmé que cette « zone d’opération » autour du bassin du lac Tchad ne comprend pas le territoire du Nigeria. « Le Nigeria a un problème d’image de puissance régionale à entretenir et accepte très mal que des troupes étrangères puissent venir sur son sol », a-t-il expliqué.
> Soutien financier de l’ONU
Des troupes tchadiennes combattent le groupe armé en territoire nigérian. Aucune confirmation à ce sujet n’a pu être obtenue auprès de l’UA. Sans la possibilité d’intervenir au Nigeria, dont le nord-est est le fief des insurgés, cette force africaine ne pourrait que compter sur l’armée nigériane pour la traque des combattants islamistes en territoire nigérian. Pour financer cette force, l’UA compte sur le soutien de l’ONU et demande au Conseil de sécurité d’adopter « de toute urgence » une résolution qui « entérine (son) déploiement ».
La présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a demandé la création d’un fonds spécial de l’ONU pour soutenir cette force. Le Nigeria et ses voisins, le Tchad, le Niger et le Cameroun, tous frappés par les attaques meurtrières des insurgés islamistes, ont déjà engagé depuis février une campagne militaire conjointe sans précédent contre Boko Haram.
AFP