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Lula : des Brésiliens à rassembler


Lula, 77 ans, a été submergé par l’émotion lors de son intronisation. Sa tâche s’annonce ardue dans un pays divisé. (Photo : afp)

Le nouveau président Lula a dit souhaiter «reconstruire» son pays après le mandat de Jair Bolsonaro.

Le nouveau président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, s’est engagé dimanche après son intronisation au Congrès «à reconstruire le pays» et à réconcilier des Brésiliens très divisés, en évoquant le bilan «désastreux» de son prédécesseur Jair Bolsonaro. «Je vais gouverner pour 215 millions de Brésiliens, et pas seulement ceux qui ont voté pour moi», a lancé devant une marée humaine un Lula visiblement éprouvé, à 77 ans, par une longue journée de cérémonies et la chaleur estivale de Brasilia.

Submergé par l’émotion et s’interrompant à cause de sanglots, le chef historique de la gauche s’est engagé à lutter contre la faim, «le plus grave des crimes» et à «combattre toutes les formes d’inégalités». «Plus personne ne sera un citoyen de seconde classe», a-t-il promis.

Peu avant, Lula avait accusé Jair Bolsonaro, son prédécesseur d’extrême droite, qui a snobé les cérémonies, d’avoir «épuisé les ressources de la santé, démantelé l’éducation, la culture, la science et la technologie et détruit la protection de l’environnement». Le nouveau président a assuré en outre que le Brésil, grande puissance agricole, n’avait «pas besoin de déboiser» pour soutenir son agriculture. La communauté internationale attend de lui des gestes forts sur l’environnement.

Un come-back remarquable

Élu de justesse le 30 octobre contre Bolsonaro, le vieux lion de la politique brésilienne a été investi pour un troisième mandat à la tête du grand pays émergent, 12 ans après avoir quitté le pouvoir à l’issue de deux mandats (2003-2010). Le retour de Lula au Palais du Planalto signe un come-back remarquable pour celui qui a connu la prison il y a seulement quatre ans après avoir été accusé de corruption.

Jair Bolsonaro, qui a quitté le Brésil deux jours avant la fin de son mandat pour la Floride, aux États-Unis, n’a donc pas remis l’écharpe présidentielle à son successeur comme le veut la tradition démocratique, ce qui ne s’est pas produit depuis 1985 et la fin du régime militaire. C’est un groupe de citoyens, parmi lesquels le cacique et défenseur emblématique de la forêt amazonienne Raoni Metuktire, qui lui a remis la fameuse écharpe sertie d’or et de diamants au palais présidentiel du Planalto, joyau architectural d’Oscar Niemeyer.

Un commentaire

  1. «Plus personne ne sera un citoyen de seconde classe», a-t-il promis.
    Peut-être pas, mais avec El Corruptus comme chef d’état, chacun sera un citoyen de troisième classe!