La Commission européenne a présenté jeudi un plan destiné à lutter contre les discriminations et la haine à l’encontre des personnes LGBT+ et à renforcer les droits des couples homoparentaux, face à des « tendances inquiétantes » en Europe, notamment en Pologne.
« Nous voyons des progrès dans certains États membres. Par exemple beaucoup ont reconnu légalement les couples de même sexe », a déclaré la vice-présidente de la Commission, Vera Jourova, lors d’une conférence de presse. « Mais nous voyons aussi des tendances inquiétantes », a-t-elle poursuivi, citant les zones déclarées « sans idéologie LGBT » dans certaines villes polonaises et les attaques contre des manifestants.
La Commission va proposer une reconnaissance mutuelle entre États membres des droits parentaux des couples de même sexe. « Ce n’est pas acceptable que votre enfant arrête d’être votre enfant quand vous traversez la frontière », a estimé Vera Jourova.
Elle a indiqué que 21 États membres reconnaissaient une forme d’union entre personnes de même sexe, et qu’une partie seulement d’entre eux reconnaissait la possibilité d’adopter un enfant pour ces couples. Une législation européenne pour une reconnaissance mutuelle des droits parentaux nécessiterait toutefois l’unanimité des États membres.
Obligation de punir les infractions
L’exécutif européen veut aussi durcir la lutte contre les discours et les crimes ou délits anti-LGBT, en proposant qu’ils soient prévus spécifiquement dans les traités. « Il faut que nous le fassions au niveau de l’UE car tous les États membres ne s’attaquent pas au problème de la haine croissante contre les personnes LGBT dans leur code pénal », a justifié Vera Jourova. Une telle inclusion pourrait ensuite déboucher sur une obligation pour les États membres de punir ces infractions.
La commissaire européenne à l’Égalité, Helena Dalli, a aussi condamné les « thérapies de conversion » qui visent à changer l’orientation sexuelle des personnes LGBT. « Personne n’a besoin d’être corrigé. Les pratiques de conversion doivent cesser », a-t-elle exhorté lors de la présentation de cette stratégie, première initiative européenne de ce type.
Selon une enquête de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne de 2019, les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre se sont accrues dans l’UE : 43% des personnes LGBTI disent se sentir discriminées, contre 37% en 2012.
LQ/AFP