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L’UE ne veut pas convertir le Bélarus en « seconde Ukraine »


L'opposition biélorusse a appelé à une nouvelle grande manifestation ce dimanche. (photo AFP)

Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borell, a mis en garde contre le risque de voir le Bélarus se convertir en une « seconde Ukraine », estimant nécessaire de « traiter » avec le président Alexandre Loukachenko, dans un entretien publié ce dimanche par le quotidien espagnol El Pais.

L’Union européenne a rejeté le résultat de la présidentielle du 9 août au Bélarus, secoué par un mouvement de protestation après la réélection contestée d’Alexandre Loukachenko qui, au pouvoir depuis 26 ans, se targue du soutien de Moscou.

L’UE « n’a pas l’intention de convertir le Bélarus en une seconde Ukraine », a affirmé Josep Borell, en référence au différend avec la Russie après l’annexion de la Crimée en 2014. « La tension entre l’Europe et la Russie s’est réglée avec des tirs, de la violence et une désagrégation du territoire ukrainien qui dure encore. Le problème d’aujourd’hui des Biélorusses n’est pas de choisir entre la Russie et l’Europe, c’est de choisir entre la liberté et la démocratie », a-t-il poursuivi.

Josep Borell a souligné qu’il fallait poursuivre le dialogue avec le président Loukachenko, comparant sa situation à celle de son homologue vénézuélien Nicolas Maduro, également en butte à un mouvement de contestation réprimé par le pouvoir. « Maduro et Loukachenko sont exactement dans la même situation. Nous ne reconnaissons pas qu’ils ont été légitimement élus. Toutefois, que cela nous plaise ou non, ils contrôlent le gouvernement et nous devons continuer à traiter avec eux, bien que nous ne reconnaissions pas leur légitimité démocratique », a expliqué le chef de la diplomatie européenne.

L’opposition biélorusse a appelé à une nouvelle grande manifestation ce dimanche afin de maintenir la pression contre le chef de l’État qui a mis l’armée en état d’alerte. Après l’élection présidentielle, plusieurs manifestations ont été matées par la police, faisant au moins trois morts, des dizaines de blessés et plus de 6 700 personnes arrêtées, dont beaucoup ont rapporté des passages à tabac et des tortures en détention.

AFP/LQ