La zone euro doit aller « beaucoup plus loin » que prévu pour alléger la dette de la Grèce et pourrait même être contrainte d’en effacer une partie, estime le Fonds monétaire international dans un rapport publié mardi. La France acquiesce.
« La dette de la Grèce ne peut désormais être viable qu’avec des mesures d’allègement de la dette qui vont beaucoup plus loin que ce que l’Europe a envisagé de faire jusque-là », écrit le FMI dans ce rapport remis samedi aux autorités européennes, avant le compromis conclu lundi avec Athènes.
Ce pré-accord prévoit une nouvelle aide de 82 à 86 milliards d’euros conditionnée à l’adoption rapide de réformes à Athènes et ne fait qu’une allusion rapide à un possible allègement de dette grecque.
Dans son rapport, le Fonds assure pourtant que la dette grecque est « totalement non-viable » et prévoit qu’elle approchera les 200% de son produit intérieur brut dans « les deux prochaines années », contre un ratio d’environ 175% actuellement.
Dans ce contexte, le Fonds estime que l’Europe n’a d’autre choix que d’alléger la dette grecque, une option âprement combattue par l’Allemagne, sans quoi l’institution de Washington se refusera à participer à l’assistance financière à la Grèce.
Trois options soumises par le FMI
Le FMI soumet trois options aux Européens. La première consisterait à étendre de 10 à 30 ans le « délai de grâce » pendant lequel la Grèce n’aurait pas à rembourser sa dette aux Européens. La seconde résiderait dans des « transferts annuels » de fonds à la Grèce et la troisième serait un « effacement de dette » pur et simple, énumère le rapport.
Au-delà la question de la dette, Le FMI estime qu’une dégradation de la situation en Grèce pourrait requérir des « financements exceptionnels supplémentaires des Européens » au-delà des 85 milliards d’euros de trou budgétaire envisagé par le FMI et retenu, peu ou prou, par la zone euro dans son pré-accord avec la Grèce.
La France d’accord avec le FMI
La France est sur la même ligne que le FMI sur la non-viabilité de la dette grecque et la nécessité d’un allégement, a déclaré son ministre des Finances, Michel Sapin, mercredi. « Il [le FMI] dit la même chose que ce que nous disons. Il dit : “Il faut aider la Grèce, il faut de la solidarité, mais nous ne pourrons pas aider la Grèce si nous maintenons sur l’économie grecque le même poids de remboursement de la dette.” »
AFP