L’ouragan Dorian progressait au ralenti lundi, prolongeant le calvaire des habitants des Bahamas avant de poursuivre sa route vers les États-Unis où des évacuations sont en cours dans plusieurs États côtiers dont la Floride.
L’ouragan, qui a été rétrogradé de catégorie 5 à 4 mais reste « extrêmement dangereux », est au-dessus de l’île de Grand Bahama et « bouge peu », a souligné le Centre national des ouragans américain (NHC). Le Centre basé à Miami a précisé que les vents étaient passés à 250 km/h mais souligné que, bien qu’un « affaiblissement graduel » soit prévu, Dorian devrait rester « un puissant ouragan au cours des deux prochains jours ».
« Sur la base d’informations en provenance d’Abaco, la dévastation est sans précédent », a tweeté Hubert Minnis, le Premier ministre de cet archipel des Caraïbes situé entre la Floride, Cuba et Haïti. « J’ai des amis qui ont perdu leur maison il y a trois ans et qui sont traumatisés », a raconté Yasmin Rigby, habitante de Freeport, à Grand Bahama. « Ce souvenir et le fait que l’ouragan soit pratiquement à l’arrêt sont une source supplémentaire d’inquiétude ».
Du jamais vu
Aucune indication officielle sur d’éventuelles victimes dans cet archipel composé de quelque 700 îles (dont une trentaine sont habitées) n’était disponible dans l’immédiat. Selon le NHC, Dorian a égalé le record datant de 1935 de l’ouragan le plus puissant de l’Atlantique lorsqu’il a touché terre. Selon de premières évaluations rapides lundi des autorités et des responsables de la Croix-Rouge sur le terrain, quelque 13 000 maisons pourraient avoir été endommagées ou détruites et l’ouragan a causé des « dégâts considérables » dans les îles Abacos et de Grand Bahama. « Nous sommes face à un ouragan (…) comme nous n’en avons jamais vu dans l’histoire des Bahamas », avait déclaré dimanche Hubert Minnis, le Premier ministre. « C’est probablement le jour le plus triste de ma vie », avait-il ajouté, en larmes.
Sur la côte des États-Unis, après des jours d’incertitude autour du trajet de l’ouragan, plusieurs États du sud-est (Floride, Géorgie, Caroline du Sud) ont finalement ordonné l’évacuation de centaines de milliers de résidents. Selon la Croix-Rouge américaine, 19 millions de personnes vivent dans des zones qui pourraient être touchées. Jusqu’à 50 000 personnes en Floride, en Géorgie et en Caroline du Sud pourraient avoir besoin d’un abri d’urgence en fonction de l’impact. Le NHC estime que l’ouragan sera « dangereusement proche » de la côte de la Floride dans la nuit de lundi à mardi, mais il reste difficile d’évaluer comment le « Sunshine State » sera touché.
LQ/AFP