L’Otan a appelé mercredi les talibans à démontrer leur engagement pour un règlement du conflit en Afghanistan et à cesser les violences, au lendemain d’un attentat meurtrier à Kaboul.
« Les talibans doivent faire preuve d’une volonté et d’une capacité réelle de diminuer la violence », a demandé le secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg, dans une déclaration avant le début d’une réunion des ministres de la Défense de l’Alliance. Le président afghan Ashraf Ghani a annoncé mardi soir avoir été informé par le secrétaire d’État américain Mike Pompeo de « progrès notables » réalisés dans les négociations de sortie de conflit entre Washington et les talibans.
Jens Stoltenberg s’est montré prudent sur ces annonces avant d’accueillir le secrétaire américain à la Défense Mark Esper. « Nous accueillerions favorablement toute mesure susceptible de réduire la violences », a-t-il déclaré en invitant les talibans à « démontrer leur engagement pour un règlement pacifique » du conflit en Afghanistan. « Les talibans doivent s’asseoir à la table des négociations et doivent faire de réels compromis », a insisté Jens Stoltenberg. Cinq personnes ont été tuées mardi matin dans un attentat-suicide à l’entrée de l’académie militaire à Kaboul. « Nous devons nous préparer à tout, en fonction du résultat des négociations », a confié un diplomate. « Nous avons le sentiment que ces négociations tournent en rond. Donald Trump a besoin d’obtenir quelque chose avant les élections et les talibans le savent », a expliqué le diplomate.
L’Otan a conservé une mission militaire en Afghanistan, Resolute support, qui compte 16 500 militaires de 38 pays chargés de former et de conseiller les forces de sécurité afghanes. « Nous sommes allés ensemble en Afghanistan. Nous prendrons ensemble des décisions pour adapter notre mission et un jour nous partirons ensemble », a insisté Jens Stoltenberg. Beaucoup d’alliés redoutent une décision unilatérale des Américains après la réaffirmation par Donald Trump début février de sa volonté de retirer les militaires américains présents dans ce pays.
AFP