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L’opposition syrienne contre une proposition de l’ONU de garder Assad


Le sort du président syrien sépare l'opposition et le régime. (photo AFP)

L’opposition syrienne a rejeté samedi une proposition de l’émissaire de l’ONU d’accorder au président Bachar une fonction protocolaire dans le processus de transition tandis que des milliers de civils étaient menacés par les combats dans le nord du pays.

Une nouvelle session de négociations indirectes entre le régime de Bachar al-Assad et l’opposition a débuté mercredi dans l’espoir de mettre fin à cinq ans de guerre qui ont fait plus de 270.000 morts et déplacé la moitié de la population.

L’émissaire de l’ONU Staffan de Mistura a proposé que « le président Assad approuve la nomination de trois vice-présidents choisis par nous et qu’il leur transfère ses pouvoirs militaires et politiques, en ne conservant qu’une position protocolaire », a indiqué un responsable du Haut comité des négociations (HCN), une instance représentant aux pourparlers les principaux groupes de l’opposition.

Lors d’une rencontre vendredi soir avec l’opposition, M. de Mistura « a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’une proposition émanant de lui, mais sans révéler ses auteurs », a-t-il ajouté. « Nous l’avons rejetée catégoriquement » a-t-il dit.

M. Mistura a indiqué à l’opposition que cette suggestion visait à mettre fin au « cercle vicieux » du débat sur la période transitoire, a-t-il ajouté.

Civils « sans nourriture »

Il l’a encore justifiée en affirmant qu’elle « pourrait résoudre la question du transfert des pouvoirs du président (..) en s’appuyant sur l’actuelle constitution », selon la même source.

Le sort du président syrien sépare l’opposition et le régime. L’opposition insiste pour la constitution d’un « organisme de transition » doté des pouvoirs exécutifs et dont serait exclu Bachar al-Assad, tandis que le régime veut un « gouvernement de coalition » avec l’opposition sous l’autorité du président.

« Nous ne pouvons pas accepter la participation dans le (futur) organe de transition de responsables qui ont commis des crimes contre le peuple », a affirmé vendredi Salem al-Meslet, porte-parole du HCN.

Sur le terrain, l’assaut des jihadistes contre des secteurs tenus par les rebelles a déjà poussé ces derniers jours 30.000 civils sur les routes dans le nord de la province d’Alep, selon Human Rights Watch.

Mais, selon Gerry Simpson, un chercheur de cette ONG, comme les combats s’intensifient, des dizaines de milliers d’autres risquent de subir le même sort. « Nous parlons de plus de 100.000 personnes prises en sandwich entre Alep et la frontière », a expliqué à l’AFP Gerry Simpson qui se trouve du côté turc de la frontière.

Pire encore, il s’agit, selon lui, de Syriens déjà dans des camps de déplacés près de la frontière et qui sont très proches des lignes de front. Ils vivent à la belle étoile sans nourriture ni sanitaires, et la Turquie garde sa frontière fermée.

Le Quotidien / AFP