La Commission européenne a annoncé jeudi la décision de prolonger Triton, l’opération européenne de surveillance en Méditerranée, jusqu’à la fin de l’année 2015 et l’allocation de 13,7 millions d’euros à l’Italie pour l’aider a gérer les milliers de migrants et demandeurs d’asile débarqués sur son sol.
L’opération Triton a été lancée en novembre 2014 pour aider l’Italie à contrôler ses frontières maritimes et récupérer les migrants sur des embarcations en perdition. (Photos : AFP)
« L’Italie n’est pas seule. L’Europe est à ses côtés », a lancé avec emphase le commissaire responsable des Affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos, en annonçant ces deux mesures au cours d’une conférence de presse à Bruxelles.
L’opération Triton, coordonnée par Frontex, l’agence européenne pour la surveillance des frontières, a été lancée en novembre 2014 pour aider l’Italie à contrôler ses frontières maritimes et récupérer les migrants sur des embarcations en perdition. Plus de 5 600 migrants ont été sauvés depuis le 1er janvier et pour la première fois « des gardes-côtes italiens ont été menacés la semaine dernière par des criminels armés qui n’ont plus aucune limite », a déclaré le commissaire, faisant allusion à un incident déclenché par des passeurs en pleine mer.
Un budget de 18 millions d’euros est prévu pour pérenniser l’opération jusqu’à la fin de l’année, a indiqué Dimitris Avramopoulos. Les financements permettent de prendre en charge la location des avions et des navires fournis par les Etats membres, car Frontex ne dispose d’aucun moyen en propre. Le commissaire a refusé de répondre aux questions sur une modification du mandat de Triton.
> Des Etats unis
Les Etats refusent toute opération de surveillance au plus près des côtes des pays d’Afrique du Nord, notamment de Libye, d’où embarquent les migrants, pour éviter tout effet d’attraction. Le commissaire Avramopoulos a toutefois assuré avoir « le soutien de tous les Etats » pour développer une politique migratoire commune. « La solidarité jusqu’à présent était un slogan. Il faut qu’elle soit une réalité », a-t-il clamé.
Il a annoncé préparer un agenda européen pour les migrations. Un premier échange de vues est prévu le 4 mars avec les autres membres de l’équipe dirigée par l’ancien Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a-t-il ajouté. Il n’a pas précisé la date de présentation de cet agenda. « Nous sommes tous dans le même bateau et notre responsabilité est commune », a-t-il insisté. « Il nous faut identifier les racines du problème, comprendre les raisons des départs et l’organisation des réseaux criminels », a-t-il déclaré.
Dimitris Avramopoulos a reformulé le projet de « conditions d’entrées légales et sécurisées pour les personnes qui fuient les conflits » et relancé le concept de « programmes européens d’installation ». Toutes ces idées ont été proposées par son prédécesseur à ce poste, la Suédoise Cecilia Malmström, mais les gouvernements de l’UE n’ont pas donné suite. Ils ont également refusé toute modification de l’accord de Dublin qui impose à l’Etat où sont arrivés les migrants de traiter les demandes d’asile et de renvoyer les migrants non autorisés à rester en Europe.
AFP
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