L’ONU a indiqué vendredi s’attendre à 5,3 millions de migrants et réfugiés vénézuéliens à fin 2019, en raison de la crise politique et économique, à l’occasion de la publication de son premier appel de fonds pour la région.
Lancé à Genève par l’ONU, le Plan régional d’aide pour les réfugiés et les migrants du Venezuela est « une première dans les Amériques », ont indiqué le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Selon les agences de l’ONU, quelque trois millions de Vénézuéliens vivent désormais à l’étranger, dont au moins 2,3 millions ont quitté le Venezuela depuis 2015. La majorité d’entre eux se rendent en Colombie et au Pérou. « Sur la base des chiffres du gouvernement, il est estimé qu’il y aura 5,3 millions de réfugiés et de migrants vénézuéliens à la fin de décembre 2019 », a indiqué l’ONU dans son Plan d’intervention.
« Séisme humanitaire »
Bien que les Vénézuéliens quittent leur pays depuis plusieurs années, ces mouvements de population ont augmenté en 2017 et leur ampleur s’est encore accélérée en 2018, selon l’ONU. D’après les estimations dont disposent le HCR et l’OIM, environ 5 500 personnes ont quitté chaque jour le pays en 2018.
« Nous faisons face à un séisme humanitaire », a déclaré l’envoyé spécial de l’ONU pour les réfugiés et migrants du Venezuela, Eduardo Stein, en conférence de presse. Le pic des départs a été atteint « au milieu du mois d’août, lorsque le nombre de Vénézuéliens quittant le pays a dépassé les 18 000 par jour. Aujourd’hui, il est descendu à moins de 5 000 par jour en moyenne », a-t-il ajouté. L’appel de fonds présenté par l’ONU se base sur l’hypothèse que la situation actuelle va perdurer. Les Nations unies ont demandé 738 millions de dollars (654 millions d’euros) pour venir en aide dans 16 pays à 2,7 millions de personnes (2,2 millions de Vénézuéliens et 500 000 personnes dans les communautés d’accueil).
L’exode des Vénézuéliens fuyant cette situation économique désastreuse est considéré par l’ONU comme le déplacement de personnes le plus massif de l’histoire récente de l’Amérique latine. Le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole du monde, mais il est asphyxié par une profonde crise économique et se trouve sous le coup de sanctions financières des États-Unis.
LQ/AFP