Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a lancé vendredi une enquête sur les violations commises depuis 2014 en Libye, pays livré aux milices depuis la chute de l’ancien régime et dirigé par deux gouvernements et parlements rivaux.
Le siège de l’ONU à New York. (Photo : AFP)
Une résolution en ce sens, à l’initiative du groupe des pays africains, du groupe des pays arabes et de plusieurs pays de l’Union européenne dont la France et le Royaume-Uni, a été adoptée à l’unanimité par les 47 Etats membres du Conseil. Par cette résolution, le Conseil demande au Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme « de dépêcher d’urgence une mission chargée d’enquêter sur les violations et les atteintes au droit international des droits de l’Homme qui ont été commises en Libye depuis le début de 2014 ».
Les enquêteurs devront « établir les faits et les circonstances (…) afin d’éviter l’impunité ». Ils présenteront un premier rapport oral en septembre, suivi d’un rapport écrit dans un an lors de la 31e session du Conseil. Après le renversement de Mouammar Kadhafi en 2011 par un soulèvement soutenu par l’OTAN le pays a sombré progressivement dans le chaos, avec la capture de la capitale Tripoli par une coalition de milices en août 2014 et la fuite du gouvernement reconnu internationalement à l’est du pays.
200 000 à 300 000 Libyens sont désormais armés, dix fois plus que les 20 000 à 30 000 Libyens qui s’étaient soulevés contre Kadhafi, a indiqué mercredi à Genève l’un des responsables de la mission des Nations unies pour la Libye (Misnul), Claudio Cordone. La résolution adoptée vendredi condamne « les actes terroristes, les prises d’otages et les violences contre les civils perpétrés par le prétendu Etat islamique d’Irak et du Levant (Daesh en Libye) et d’autres organisations terroristes ».
Elle exhorte toutes les parties à mettre fin immédiatement aux violences et à s’impliquer « dans le dialogue » en vue de mettre en place un gouvernement d’unité nationale. Elle presse aussi le gouvernement libyen à enquêter sur ces violations des droits de l’Homme et à juger les responsables. Le Conseil de sécurité des Nations unies avait saisi la Cour pénale internationale (CPI) en février 2011 pour qu’elle enquête sur les crimes commis en Libye lors de la révolte populaire ayant mené, après l’intervention militaire occidentale, à la chute de Mouammar Kadhafi et de son régime. Mais la CPI n’a pas les moyens d’enquêter en raison du chaos qui règne dans le pays.
AFP