Le gouvernement britannique a présenté jeudi au Parlement les détails de son plan sur la future relation entre le Royaume-Uni et l’UE après le Brexit, au cours d’une séance qui a dû être interrompue temporairement en raison des protestations des députés.
Approuvé dans un premier temps par l’ensemble du gouvernement, vendredi dernier, ce plan avait provoqué les démissions de deux ministres et alimenté les velléités de rébellion au sein de la majorité. Quand le ministre en charge du Brexit, Dominic Raab, a pris la parole à la Chambre des Communes pour présenter ce document, les députés ont bruyamment protesté, se plaignant de n’avoir pas reçu de copie, et forçant le président de la Chambre à interrompre la séance quelques minutes.
Dominic Raab a ensuite décrit un plan gouvernemental « innovant ».
Selon ce Livre Blanc, Londres souhaite mettre en place une nouvelle « zone de libre échange pour les biens », destinée à maintenir un commerce « sans friction » des deux côtés de la Manche. Celle-ci doit permettre, via l’instauration d’un « arrangement douanier simplifié », d’ « éviter une frontière dure entre l’Irlande du nord et la République d’Irlande », une ligne rouge partagée par Londres et Bruxelles.
La City dénonce « un coup dur »
Le secteur des services ferait lui l’objet d’un nouvel accord, offrant au Royaume-Uni « la liberté de tracer sa propre voie dans les domaines les plus importants de son économie ». Le gouvernement reconnait néanmoins que, pour les services, un tel accord entrainera « davantage de barrières » que ce qui existe aujourd’hui, et privera les institutions financières de leur « passeport européen » qui leur permet d’opérer librement sur le continent. La City de Londres a dénoncé « un coup dur » pour la place financière britannique.
Concernant la circulation des personnes, Londres veut développer un « nouveau cadre qui respecte les contrôles britanniques aux frontières », tout en permettant aux citoyens de se rendre « dans leurs pays respectifs ». Londres a accompagné ce plan de propositions pour un « partenariat sécuritaire ». Le Royaume-Uni resterait membre des agences Europol et Eurojust et développerait des accords de « coordination » sur les questions de politique étrangère et de défense. Les déploiements actuels de « capacités opérationnelles », des deux côtés de la Manche, seraient maintenus.
En marge du sommet de l’Otan à Bruxelles, Theresa May a assuré que ces propositions répondaient « au vote des Britanniques », en faveur du Brexit lors du référendum de juin 2016. Le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier, a réagi sur Twitter, annonçant qu’il s’attaquait à l’analyse de la proposition britannique et était « impatient de négocier avec le Royaume-Uni la semaine prochaine ».
Le Quotidien/AFP