Le gouvernement britannique a annoncé jeudi qu’il envisageait une autre grande centrale nucléaire dans le pays, en plus des projets en cours Hinkley Point C, en construction, et Sizewell C, en développement, tous deux portés par l’énergéticien français EDF.
L’exécutif britannique a publié jeudi une « feuille de route du nucléaire », qui prévoit notamment d' »explorer la construction d’une nouvelle centrale électrique majeure », selon un communiqué.
Le Royaume-Uni, qui vise la neutralité carbone en 2050 et a remis depuis le début de la guerre en Ukraine l’accent sur la sécurité énergétique, cherche à accélérer le développement de l’énergie nucléaire, qui ne diffuse pas de CO2 dans l’atmosphère.
Le secrétaire d’État britannique délégué au Nucléaire, Andrew Bowie, a affirmé jeudi que le Royaume-Uni était « sur la bonne voie » pour conclure une levée de fonds pour le projet Sizewell C avant la fin de l’année, dans une interview au Financial Times.
Selon le quotidien économique, le gouvernement doit lever environ 20 milliards de livres (23 milliards d’euros) auprès d’investisseurs extérieurs avant que la construction puisse commencer.
« Il s’agit d’une somme d’argent phénoménale, mais nous sommes véritablement très heureux et très positifs quant à la réaction que nous avons eue jusqu’à présent lors du processus de levée de capitaux », a ajouté le responsable.
Londres avait annoncé fin 2022 prendre une part directe de 50% dans le projet de Sizewell C, en parallèle de la sortie du chinois CGN, initialement partenaire, et s’est engagé à investir 1,2 milliard de livres pour soutenir le développement du projet.
Londres, qui espère couvrir un quart de ses besoins en électricité grâce au nucléaire d’ici à 2050, construit de grandes centrales traditionnelles mais veut aussi s’appuyer sur de petits réacteurs modulaires – moins chers et donc plus faciles à financer, mais qui devraient encore nécessiter des années de développement.
Six entreprises ont été retenues en octobre par l’exécutif comme finalistes lors d’un appel d’offres pour construire ces petits réacteurs nucléaires, dont la britannique Rolls Royce et EDF.
L’énergéticien français, qui est depuis 2009 l’opérateur du parc nucléaire existant outre-Manche, a quant à lui annoncé mardi dans un communiqué qu’il « prévoit d’investir 1,3 milliard de livres (1,5 milliard d’euros, ndlr) supplémentaires dans les cinq centrales nucléaires en production du Royaume-Uni sur la période 2024-2026 ».
Londres a aussi annoncé dimanche le lancement d’un programme de production de combustible à base d’uranium faiblement enrichi à teneur élevée (HALEU), pour alimenter la prochaine génération de réacteurs nucléaires et qui pour l’heure n’est produit commercialement que par la Russie, avec un investissement de 300 millions d’euros de livres (348 millions d’euros).
L’annonce de jeudi « offre un certain espoir, mais cette feuille de route doit devenir une réalité – et rapidement – sinon nous risquons un nouveau faux départ énergétique », a réagi le syndicat GMB dans un communiqué.
De son côté, l’ONG Greenpeace UK a taclé les régulières « annonces grandioses » de Londres sur le nucléaire, dans l’espoir d’attirer des investisseurs pour « financer cette technologie du 20ᵉ siècle ».
Mais « le secteur de l’énergie sait que les arguments économiques en faveur d’une énergie nucléaire lente (à mettre en œuvre) et coûteuse ne tiennent tout simplement pas la route et que l’avenir est (dans les énergies) renouvelables », a ajouté Doug Parr, de Greenpeace UK.
Le dernier paragraphe fiche tout en l’air.
Si on a encore deux ou trois neurones opérationnels, on doit se fiche de l’avis d’un membre de Greenpeace, idéologue primaire de l’antinucléaire sans la moindre raison scientifique valable.