Le gouvernement irlandais a annoncé mardi la tenue d’un référendum sur l’avortement en mai ou juin 2018, alors qu’il est actuellement illégal sauf en cas de menace pour la vie de la mère.
« Le gouvernement s’est mis d’accord sur un programme de référendums portant sur des amendements constitutionnels », dont un « referendum sur le huitième amendement, en mai ou juin 2018 », a dit le gouvernement dans un communiqué.
Le huitième amendement garantit « le droit à la vie » de l’embryon, en tenant compte du « droit égal à la vie de la mère ».
Le Premier ministre Leo Varadkar, arrivé au pouvoir en juin, avait jugé cette loi « trop restrictive ».
L’avortement a toujours été illégal en Irlande, mais son interdiction n’a été insérée dans la constitution qu’en 1983, après avoir recueilli 67% des suffrages lors d’un référendum.
Un crime passible d’une peine de 14 ans de prison
En 2013, l’Irlande a quitté le cercle très restreint des pays européens où l’avortement est totalement interdit, mais ne l’autorise qu’en cas de danger pour la mère. Le viol, l’inceste ou la malformation du fœtus ne sont pas des raisons légales d’avorter, et une telle intervention constitue un crime passible d’une peine de 14 ans de prison.
Des milliers d’Irlandaises se rendent ainsi chaque année à l’étranger, principalement au Royaume-Uni, pour réaliser un avortement légalement.
Le vote aura lieu quelques semaines avant la visite du pape François en Irlande à l’occasion de la Rencontre mondiale des familles, prévue en août 2018 à Dublin.
Cette annonce survient alors qu’une manifestation est organisée samedi à Dublin pour demander la légalisation de l’avortement. Le 20 septembre, des militantes pro-avortement avaient déjà défilé devant le Parlement irlandais.
Le gouvernement a également annoncé la tenue d’autres référendums en 2018 et 2019. Un vote sur l’interdiction du blasphème, établie par l’article 40.6.1 de la constitution, est prévu en octobre 2018.
Un autre référendum pourrait avoir lieu en même temps, pour décider du sort de l’article 41.2.1, qui stipule que la place de la femme est au foyer.
Le Quotidien / AFP