Le guide suprême iranien a exclu mardi toute possibilité de négociation avec les États-Unis, à l’heure où le président américain dit être disposé à rencontrer son homologue iranien tout en menaçant Téhéran.
« De l’avis unanime de tous les responsables de la République islamique d’Iran, il n’y aura aucune négociation avec les États-Unis, à quelque niveau que ce soit », a déclaré l’ayatollah Ali Khamenei, selon son site internet officiel. « Négocier avec les États-Unis [reviendrait à accepter] qu’ils imposent leurs exigences à l’Iran », indique un message du compte Twitter officiel en anglais de Khamenei. Cela reviendrait à « montrer que la politique américaine de pression maximale [contre l’Iran] est un succès » ajoute le tweet, alors que Khamenei a déclaré, en s’adressant à des étudiants, que cette politique était « vaine ».
« Si les États-Unis se repentent et reviennent [à l’accord sur le nucléaire iranien] dont ils se sont retirés, ils peuvent participer aux discussions qu’ont l’Iran et les autres membres » parties à cet accord, indique un autre message Twitter du compte officiel. « Sinon, aucune négociation n’aura lieu entre la République islamique et des responsables américains à quelque niveau, et que ce soit à New York ou ailleurs. »
Nouvelles tensions liées au pétrole
La Maison-Blanche a indiqué dimanche que Donald Trump n’excluait pas l’hypothèse d’une rencontre avec le président iranien Hassan Rohani malgré les accusations de certains responsables américains tenant Téhéran pour responsable des attaques de drones ayant visé samedi des installations pétrolières en Arabie saoudite. L’idée d’une telle rencontre, en marge de l’assemblée générale des Nations unies à New York fin septembre, est poussée par la France dans une tentative de faire baisser les tensions entre Téhéran et Washington, qui ont failli dégénérer en affrontement militaire direct en juin.
Le président iranien et d’autres responsables de la République islamique ont répété à plusieurs reprises ces derniers temps que toute rencontre entre Trump et Rohani était exclue tant que les États-Unis maintiendraient les sanctions économiques qu’ils ont imposées ou réimposées à l’Iran depuis août 2018.
Lundi, les États-Unis ont indiqué préparer une riposte après les attaques contre les installations pétrolières en Arabie saoudite, qui ont fait flamber les prix du baril de brut. Revendiquées par les rebelles yéménites Houthis, que Téhéran dit soutenir politiquement, ces attaques ont réveillé la crainte d’un affrontement militaire avec l’Iran, mis en cause plus ou moins directement par Washington et Ryad. « Il semble » que Téhéran soit derrière les attaques, mais « pour le moment je veux savoir avec certitude qui est responsable », a néanmoins déclaré Trump.
LQ/AFP