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L’Irak annonce l’arrestation d’un leader de l’EI recherché par Washington


En septembre 2015, le Trésor américain l'a inscrit sur sa liste de "terroristes" visés par des sanctions.(photo AFP)

Les services de renseignement irakiens ont capturé lors d’une opération hors d’Irak un leader du groupe Etat islamique (EI), Sami Jasim al-Jaburi, recherché par les Etats-Unis et présenté comme un responsable financier de l’organisation jihadiste, a-t-on annoncé lundi de source officielle.

Washington offre une récompense de cinq millions de dollars pour toute information concernant ce responsable ayant joué « un rôle essentiel dans la gestion des finances » de l’EI, selon un programme anti-terrorisme du département d’Etat américain. Présenté comme un ancien adjoint de l’ancien chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, Sami Jasim al-Jaburi a été capturé dans une opération des services de renseignement « à l’extérieur des frontières » irakiennes, a tweeté le Premier ministre d’Irak Moustafa al-Kazimi.

Le Premier ministre ne précise pas où le leader jihadiste a été capturé, mais assure que l’opération a coïncidé avec les législatives anticipées de dimanche, quand « les héros des forces de sécurité protégeaient les élections ». Sami Jasim al-Jaburi est « considéré comme l’un des plus recherchés au niveau international, et il est proche de l’actuel chef de l’organisation » jihadiste, Abou Ibrahim al-Hachemi al-Qourachi, selon un communiqué des forces de sécurité. Le communiqué le présente comme « le superviseur des dossiers financiers et économiques de l’organisation terroriste EI ».

En septembre 2015, le Trésor américain l’a inscrit sur sa liste de « terroristes » visés par des sanctions. « Alors qu’il était adjoint de l’EI dans le sud de Mossoul (nord de l’Irak) en 2014, il aurait occupé un poste de ministre des Finances de l’EI, supervisant les revenus du groupe tirés des ventes illicites de pétrole, de gaz, d’antiquités », selon le programme « Rewards for Justice » du département d’Etat.

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie voisine et la conquête de vastes territoires, l’EI a vu son « califat » vaciller sous le coup d’offensives successives dans ces deux pays. L’Irak a proclamé sa victoire contre les jihadistes fin 2017 et l’EI a été défait en Syrie en 2019. Aujourd’hui l’EI « maintient une présence largement clandestine en Irak et en Syrie et mène une insurrection soutenue de part et d’autre de la frontière entre les deux pays », selon un rapport onusien publié début 2021. Dans ces deux pays, l’organisation jihadiste conserverait « en tout 10.000 combattants actifs », d’après ce rapport.

Traqué, le « calife » Abou Bakr al-Baghdadi est mort dans une opération américaine en octobre 2019 en Syrie. Mais l’EI reste une menace, ses combattants ayant renoué avec la clandestinité et continuant de mener des attentats en Irak et en Syrie. Le dernier attentat d’envergure revendiqué par l’EI en Irak a visé en juillet dernier un marché du quartier chiite de Sadr City à Bagdad qui a fait une trentaine de morts.

LQ/AFP