Accueil | Monde | Lingots d’or et fonds cachés au Luxembourg : une notable parisienne soupçonnée de fraude fiscale

Lingots d’or et fonds cachés au Luxembourg : une notable parisienne soupçonnée de fraude fiscale


La maire LR de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, a reconnu devant un juge d'instruction en 2015 l'existence de ce compte non-déclaré au Luxembourg. (photo archives AFP)

Une enquête pour fraude fiscale a été ouverte contre la fille de la maire de Puteaux (Hauts-de-Seine), soupçonnée d’avoir touché des fonds non-déclarés de la part de sa mère, Joëlle Ceccaldi-Raynaud (LR).

Une première enquête préliminaire, dont l’office central de lutte contre les infractions fiscales et financières est en charge, avait été ouverte contre X pour blanchiment de fraude fiscale en mai 2016, a indiqué le parquet de Nanterre, confirmant une information de Mediapart. Cette enquête a ensuite été élargie en janvier, à la suite d’une plainte de la commission des infractions fiscales de Bercy. Elle vise désormais nommément la fille de Joëlle Ceccaldi-Raynaud, Émilie Franchi, pour fraude fiscale. Les enquêteurs ont procédé à des perquisitions en mars, a encore indiqué le parquet.

Les soupçons de fraude étaient nés à la suite d’un article de Mediapart paru en septembre 2015, qui faisait état d’un retrait par la maire de Puteaux de 102 lingots d’or (à l’époque, environ 2 millions d’euros) et près de 865 000 euros en liquide sur un compte non-déclaré au Luxembourg, argent transféré après conversion en numéraire en 2004 à sa fille, Émilie Franchi.

Une « erreur », dit la mère

Interrogée après ces révélations, Joëlle Ceccaldi-Raynaud avait toujours démenti avoir possédé ces lingots. Mais, selon un nouvel article de Mediapart paru jeudi, la maire de Puteaux a reconnu devant un juge d’instruction en novembre 2015 l’existence de ce compte et admis avoir « fait surtout l’erreur de ne pas avoir rapatrié cet argent en France ». « Oui, je prends cette décision de donner à mes enfants ce qui est sur ce compte. J’ai imaginé que comme cela on ne verrait plus mon nom, mais c’était une erreur due à un moment de panique », avait-elle ajouté devant le magistrat.

Cette audition s’inscrivait dans le cadre d’une autre affaire, celle sur le marché présumé truqué du chauffage de La Défense, dans laquelle l’ancien homme fort de Puteaux et père de l’élue, Charles Ceccaldi-Raynaud, a été mis en examen en 2007 pour corruption passive et favoritisme. Sa fille, avec qui il est en guerre depuis des années, est témoin assisté dans cette procédure. Lors de cette audition, qui visait à confronter père et fille, Charles Ceccaldi-Raynaud a suggéré que ces fonds litigieux provenaient de pots-de-vin versés par le gagnant du marché. Joëlle Ceccaldi-Raynaud s’en est défendue, en affirmant qu’il s’agissait d’un héritage d’une grand-mère corse.

Le Quotidien/AFP