Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a accusé vendredi, à la tribune de l’ONU, l’Inde de préparer un « bain de sang » au Cachemire.
« Quand le couvre-feu sera levé, ce sera un bain de sang », a-t-il lancé devant l’Assemblée générale de l’organisation mondiale, alors que l’Inde maintient la région himalayenne disputée sous une chape de plomb depuis qu’elle a révoqué début août l’autonomie constitutionnelle de la partie du Cachemire qu’elle contrôle.
New Delhi a imposé un intense déploiement sécuritaire, coupé les communications et restreint les déplacements, tout en arrêtant ou en plaçant en résidence surveillée de nombreuses personnes. « Il y a 900 000 soldats sur place, ils ne sont pas venus, pour citer Narendra Modi, pour la prospérité du Cachemire. Ces 900 000 soldats, que vont-ils faire ? », a demandé Imran Khan. « Il y aura un bain de sang », a-t-il insisté.
Son homologue indien Narendra Modi avait pris la parole peu avant lui à la même tribune, sans évoquer la question explosive du Cachemire. Il a toutefois assuré que son pays, porteur d’un « message de paix », voulait « mettre en garde le monde contre des réseaux terroristes », dans une apparente allusion à Islamabad qu’il accuse régulièrement de soutenir des groupes extrémistes. Le chef du gouvernement pakistanais a dit redouter de nouveaux affrontements entre les deux puissances nucléaires rivales si l’Inde mettait en cause le Pakistan pour d’éventuelles attaques de groupes locaux, en réponse à la répression dans ce territoire à majorité musulmane.
« Si une guerre conventionnelle commence entre nos deux pays, tout peut arriver », a-t-il prévenu, tout en soulignant que le Pakistan, « sept fois plus petit que son voisin », aurait un choix difficile : « soit la reddition, soit la lutte pour la liberté jusqu’à la mort ». « Que ferons-nous ? Je me pose ces questions. Nous nous battrons », « et quand un pays nucléaire se bat jusqu’au bout, cela peut avoir des conséquences bien au-delà de ses frontières », a-t-il mis en garde lors de son long discours enflammé. « Cela peut avoir des conséquences pour le monde entier et c’est pour cela, je vous le répète, que je suis venu vous alerter, pas pour proférer des menaces. »
LQ/AFP