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L’Europe tente à nouveau d’atterrir sur Mars


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Suspense: l’Europe spatiale tente mercredi de poser en douceur un atterrisseur sur Mars, un exercice périlleux destiné à prouver sa capacité à déposer sain et sauf un engin sur la planète rouge, treize ans après les mésaventures du petit Beagle 2.

Simultanément, la sonde scientifique européano-russe TGO, qui s’est séparée dimanche de l’atterrisseur, doit se mettre en orbite autour de Mars. Une manoeuvre délicate elle aussi, qui nécessite une grande précision.

Depuis les années 1960, plus de la moitié des missions martiennes se sont soldées par un échec. Et jusqu’à présent, seuls les Américains ont réussi à poser sur Mars des engins qui sont parvenus à fonctionner.

Les deux opérations seront contrôlées depuis le Centre européen d’opérations spatiales (ESOC) à Darmstadt (Allemagne). La sonde et l’atterrisseur Schiaparelli, qui ont effectué un périple de sept mois avant d’atteindre la planète, forment le premier volet d’ExoMars, mission scientifique européano-russe qui vise à rechercher des indices d’une vie actuelle et passée sur Mars. Elle se déroulera en deux temps (2016 et 2020).

TGO (Trace Gas Orbiter) sera chargée de « renifler » l’atmosphère martienne pour détecter des gaz à l’état de traces comme le méthane qui pourrait indiquer la présence d’une forme de vie microbienne actuelle sur la planète. A quelques heures de l’atterrissage, « cela ne peut pas mieux se présenter. Tout est normal », déclare mercredi Richard Bessudo, qui a préparé la mission ExoMars pour Thales Alenia Space. Le groupe franco-italien assure la maîtrise d’oeuvre de la mission. Schiaparelli fonce actuellement vers Mars, qui se trouve à 175 millions de km de la Terre.

D’une masse de 577 kg au départ, cette capsule de 2 m 40 de diamètre sera réveillée environ 1h30 avant son atterrissage prévu à 16h48. « La sonde TGO va très bien », souligne M. Bessudo. « Nous la surveillons en permanence ». En revanche, la météo martienne n’est pas excellente. « Il y a des tempêtes de poussières. Mais il n’y a rien de dramatique (…). Cela ne m’inquiète pas plus que cela », a déclaré mardi soir à l’AFP le responsable de l’atterrisseur, Thierry Blancquaert.

C’est la deuxième fois que l’Europe se lance à la conquête de Mars. En 2003, la sonde européenne Mars Express avait largué un mini-atterrisseur Beagle 2, de conception britannique, qui a atterri mais n’a jamais donné signe de vie.

Le Quotidien / AFP