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L’Europe lance un satellite « couteau suisse » pour surveiller les océans


Le satellite Sentinel est utile à la fois pour l'environnement, l'agriculture et la sécurité civile. (photo AFP)

L’Europe étoffe son dispositif d’auscultation de la Terre en lançant mercredi un satellite Sentinel-3B qui fournira toute une série de données sur la hauteur des océans, leur couleur, l’épaisseur des banquises et la température à la surface de la planète.

Il rejoindra son frère jumeau Sentinel-3A lancé en février 2016 et qui tourne depuis autour de la Terre à une altitude de 815 km. Tous deux font partie de Copernicus, l’ambitieuse constellation de satellites d’observation de la Terre les « Sentinel », déployée peu à peu par l’Union européenne. Ce sera le septième satellite Sentinel de la constellation à être mis sur orbite depuis avril 2014.

Les Sentinel-3 sont un peu les « couteaux suisses » de la famille, souligne le CNES, l’agence spatiale française. D’une taille et d’une masse (1,250 kg) comparables à celle d’une petite voiture, Sentinel-3B sera lancé par une fusée russe Rockot, depuis le cosmodrome de Plessetsk situé dans le nord de la Russie. Le décollage est prévu à 17h57 GMT.

Utiles à tous points de vue

Le programme Copernicus vise à donner à l’Europe une capacité autonome d’observation et de surveillance de la Terre. Son coût, pris en charge par la Commission européenne et l’ESA, représente plusieurs milliards d’euros. Équipés de radars de pointe, deux satellites Sentinel-1 fournissent actuellement des images de la Terre de jour comme de nuit, quelles que soient les conditions météorologiques. Une paire de satellites optiques, les Sentinel-2, se charge de surveiller les terres émergées et les côtes. Une tâche utile à la fois pour l’environnement, l’agriculture et la sécurité civile. Un Sentinel-5 P, qui travaille en solo, observe la composition chimique de l’atmosphère depuis octobre 2017.

Grâce à son radar altimètre, le Sentinel-3 mesure la hauteur des océans, des lacs et rivières mais aussi l’épaisseur des banquises et glaciers. Doté d’un radiomètre imageur, il fournit quotidiennement les températures à la surface des eaux mais aussi des sols. En outre, grâce à un spectromètre imageur, il peut connaître la « couleur » des océans, qui donne des indications sur la concentration en phytoplancton des eaux survolées. L’étude de la couleur des océans aide à mieux comprendre la chaîne alimentaire et le climat.

Le Quotidien/AFP